Horace VERNET (1789, Paris – 1863, Paris)
Portrait d’une élégante, Madame Horace Vernet, née Louise Pujol
Aquarelle sur traits de plume
16,5 x 10 cm
Monogrammé en bas à gauche
Mai ou juin 1817
Oeuvre en rapport: gravure (eau-forte et burin) publiée dans le N°32 du « Journal des dames et des modes », paru le 10 juin 1817 – Planche N° 1653
Notre aquarelle fait partie des 267 dessins signés (du monogramme HV), parmi les 339 qu’Horace Vernet réalisa pour le journal de mode « Le journal des dames et des modes » entre 1813 et septembre 1817. C’est avec ce travail d’illustrateur (il réalisa également 31 planches pour l’album « Incroyables et Merveilleuses » paru en 1814) que Vernet s’assura une forme de sécurité financière au début de sa carrière, avec un revenu de plus de 12 500 Frcs accumulé entre 1811 et 1817. Tout en devenant un peintre de plus en plus reconnu, il continua encore quelques années cette activité, mais pour son propre compte: en 1817, il publia chez Janet l’album « L’Empire de la mode« , et en 1822 il fit paraître chez Gide « Collection des uniformes des armées françaises de 1791 à 1822« , réalisé en collaboration avec Eugène Lami et son père Carle.
Fondé par Jean-Baptiste Sellèque (1767-1801) et Pierre-Antoine de La Mésangère (1761-1831), « Le Journal des dames et des modes » fut la revue référence de la mode et des élégances pendant plus de 40 années, du Consulat (1797) à la Monarchie de Juillet (1839). La revue paraissait tous les cinq jours, et comportait à chaque numéro une ou deux gravures coloriées qui représentaient des costumes (féminins ou masculins) ou des accessoires. Environ 25 artistes participèrent à la réalisation des dessins originaux, dont, parmi les plus célèbres: Desrais, Debucourt, Bouchardy, Jean-François Bosio, Jean-Baptiste Isabey, Pauline Auzou, Victor Adam, et bien sûr Horace Vernet ainsi que son père Carle (qui fournit plus de 115 dessins dans la période 1797-1811).
Notre œuvre représente très vraisemblablement la femme de l’artiste, née Louise Pujol, avec qui il s’était marié le 15 avril 1811, et qui prêta probablement ses traits pour plusieurs modèles des planches de mode de son mari. Elle-même était assez impliquée dans la vie du foyer et elle tenait scrupuleusement les comptes des commandes d’Horace. Louise avait été portraiturée par Jean-Baptiste Isabey en 1818, et au moins à deux reprises par son beau-père Carle Vernet (cf ventes Tajan du 27/03/2001 et Ader du 06/04/2011).
La gravure était légendée ainsi: Chapeau Bouillonné . Volans pareils à la Robe. On peut préciser qu’il s’agissait d’une robe en percale avec 3 rangées de volants en mousseline.
Pour davantage de précisions sur le « Journal des Dames et des Modes« , on pourra se référer au complet ouvrage d’Annemarie Kleinert Le « Journal des Dames et des Modes », ou la conquête de l’Europe féminine 1797-1839, paru en 2001 chez Jan Thorbecke, Stuttgart.