Jean-Lubin VAUZELLE

La crypte de l’église Saint-Médard de Soissons


Jean-Lubin VAUZELLE (1776, Angerville – 1837, Paris)
La crypte de l’église Saint-Médard de Soissons
Aquarelle
15 x 19 cm
Signée et datée en bas à droite
1820
Oeuvre en rapport: lithographie titrée Cave sépulcrale des Rois à Soissons, parue dans l’Album lithographique d’Engelman de 1822


Elève d’Hubert Robert, Vauzelle se spécialisa dans de fines aquarelles représentant monuments et architectures, avec une prédilection pour les édifices religieux, les cloîtres, et les ambiances gothiques.
Il exposa au Salon de 1799 à 1837, obtenant une médaille d’or en 1810. Parmi ses oeuvres les plus célèbres, ses aquarelles des différentes salles du Musée des Monuments Français et des jardins du couvent des Petits Augustins. Il fut également un des premiers collaborateurs du Baron Taylor, dès 1820, pour ses « Voyages Pittoresques et Romantiques ».

Nous n’avons pas retrouvé de visuel de la lithographie, mais au vu de la date et du titre, notre aquarelle ne peut qu’en être un dessin préparatoire abouti. Godefroy Engelman (1786-1839) publiait annuellement un album lithographique, et dans l’édition de 1822 l’oeuvre de Vauzelle était accompagnée de 12 autres compositions, réalisées par des artistes comme Fragonard fils, Bacler d’Albe, Mauzaisse, Truchot, Bouton ou Leprince.

Vauzelle nous offre ici, dictée par la configuration des lieux, une composition relativement synthétique, simplement animée par la présence d’un personnage, qui nous plonge dans l’ambiance obscure et inquiétante des caveaux médiévaux. Il a fidèlement représenté la niche du couloir de gauche, partie qui est flanquée de sept chapelles; sur la partie droite du dessin (à l’ouest) se situent les trois caveaux. En revanche, il semble que la représentation de la longue galerie vers le sud soit plus fantaisiste avec cet escalier.
En 1842, Adrien Dauzats, à l’occasion d’un dessin réalisé pour les Voyages Pittoresques du Baron Taylor, reprit un point de vue et un cadrage (un peu plus vertical) presque identiques, avec le même escalier mais en supprimant le personnage et les ossements. L’influence de Vauzelle semble claire, car Dauzats réalisa également une vue du cloître de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, presque calqué sur une aquarelle de Vauzelle de 20 ans antérieure.
Celui-ci avait probablement un attachement pour Soissons, puisque, outre la salle du chapitre de St Jean des Vignes en 1814 et son cloître en 1823, il représenta aussi la prison de Louis le débonnaire en 1818.

Haut lieu de l’histoire carolingienne et médiévale (Pépin le bref y fut par exemple sacré roi), l’abbaye Saint-Médard fut créée et développée par les descendants de Clovis, Clotaire et Sigebert; elle fut détruite à la Révolution, à l’exception de la crypte, qui existe toujours et fut classée monument historique en 1875.
La crypte avait fait l’objet en 1787 d’une représentation par l’artiste local Tavernier de Jonquières.

Musées: Louvre, Carnavalet, Dijon, Brou…