Thomas COUTURE

Etudes de bras et de mains


Thomas COUTURE (1815, Senlis – 1879, Villiers-le-Bel)
Etudes de bras et de mains
Pierre noire et rehauts de craie blanche
19 x 24 cm


Elève du baron Gros puis de Delaroche, Thomas Couture naviguera durant sa carrière entre romantisme et réalisme, respectant les règles de l’académisme, imprégné des chefs d’oeuvres du passé, tout en proposant un style personnel très original, voire quelque peu marginal et assez sombre, avec des thématiques essentiellement historiques et allégoriques; il oeuvra toutefois significativement dans le genre du portrait et également de la peinture religieuse.
Il expose au Salon à partir de 1840, et connaît peut-être son plus grand succès à l’édition de 1847 avec Les romains de la décadence, un tableau qui sera énormément copié, et qui lui vaut une médaille et la légion d’honneur dans la foulée. Dans son atelier, il forme presque religieusement plusieurs centaines d’élèves, notamment des américains et des femmes, avec Manet et Fantin-Latour parmi les plus célèbres. Présent à Orsay, au Louvre et au Met de New-York, c’est cependant dans les musées de Senlis, Beauvais et Compiègne que se trouve la plus importante partie de son oeuvre.

Notre feuille, d’où se dégagent vigueur et force, illustre bien l’importance du dessin et l’étude du modèle vivant chez l’artiste, et propose une de ses techniques favorites avec l’utilisation de la pierre noire rehaussée de blanc sur un papier de teinte gris-bleu. C’est dans son traité théorique de 1867 « Méthode et entretiens d’atelier » qu’il exprime sans cesse cette primauté du dessin: « Cet art du dessin peut être sublime, il prime sur tout, les qualités de couleur et de lumière ne peuvent que lui être secondaires… Du dessin! Du dessin! Dessinez matin et soir pour exercer votre oeil et pour avoir une main sûre… Vous ne pouvez vous mettre à peindre que lorsque vous êtes bien certain de votre dessin » , etc…
La puissance de la ligne et du modelé, la légèreté et la transparence dispensées par les rehauts blancs, en dépit d’un inévitable synthétisme de la feuille, font presque de celle-ci, par l’intensité de l’effet produit, un véritable petit tableau.

Il pourrait peut-être s’agir d’une étude préparatoire pour l’homme tirant le canon dans L’Enrôlement des Volontaires de 1792, ou plus simplement d’un exercice d’entraînement comme les affectionnait Couture.