Auguste RAFFET

Le camp, scène de bivouac

Lithographie

Auguste RAFFET (1804, Paris – 1860, Gênes)
Le camp, scène de bivouac
Plume et lavis d’encre
13,5 x 23 cm
Vers 1836
Oeuvre en rapport: lithographie N°7 (Le camp) de l’Album de 1837


Notre dessin est préparatoire à la lithographie datée de 1836, dont le musée Carnavalet conserve un exemplaire, et publiée sous le N°7 dans l’Album de 1837 (“le plus célèbre de tous” écrit F. Lhomme en 1892) chez l’éditeur Gihaut Frères, 5 boulevard des Italiens à Paris. De 1830 à 1837, en plus de nombreuses autres commandes, Raffet produisit annuellement un album de douze lithographies pour Gihaut.
La composition est décrite par H. Giacomelli dans son ouvrage de 1862 consacré à l’œuvre gravé de Raffet: » Au milieu des baraques de chaume d’un campement, des fantassins s’occupent à différents travaux; les uns fourbissent leur fusil démonté, d’autres blanchissent leurs buffleteries; à droite, des chevaux au piquet; dans le fond, sur une colline fermant la plaine à l’horizon, deux moulins« .

Fils de hussard et petit-fils d’un capitaine de la Garde Nationale de la Révolution, Auguste Raffet, après une expérience de décorateur sur porcelaine chez Cabanel, intégra l’atelier de Charlet en 1824 (il fut reçu à l’Ecole des Beaux-Arts six mois après) puis celui du Baron Gros en 1829. Son échec au Prix de Rome de peinture en 1831 (il termina 3ème) le conforta à être principalement un dessinateur, lithographe (il créa environ 1 800 estampes) et illustrateur. Spécialisé dans les sujets militaires, il devint l’un des plus remarquables artistes à oeuvrer pour la légende napoléonienne.
Voici ce qu’en disait le célèbre collectionneur Henri Béraldi: « Dessinateur de génie, observateur doublé d’un poète, esprit libre et main précise, ayant le don de composer grand, même dans le plus petit espace« .
On divise généralement sa carrière en trois périodes.
Jusqu’en 1831, il imite surtout ses « maîtres » Horace Vernet, Hippolyte Bellangé et Charlet, et leur est même supérieur, selon les dires de Théophile Gautier en 1852.
Jusqu’en 1837, il développe son propre style et atteint son apogée, en créant ses compositions uniquement sur la base de son imaginaire mais extrêmement vivantes et réalistes.
Ensuite c’est d’après nature et en observant sur le terrain qu’il dessine, à l’occasion d’incessants voyages avec un industriel russe fortuné et éclairé, le Prince Demidoff (1812-1870), en Europe de l’Est, Russie, Algérie, Espagne (1847), Ecosse (1854) et en Italie.