Claude FIRMIN

Portrait du haut fonctionnaire et mécène Arthur Fontaine

Arthur Fontaine à l'Ecole des Mines
Arthur Fontaine âgé
Edouard Vuillard, Fontaine lisant à son bureau, vers 1901 - Musée d'Orsay
Odilon Redon, Madame Fontaine, 1901 - Metropolitan Museum

Claude FIRMIN (Avignon, 1864 – Avignon, 1944)
Portrait du haut fonctionnaire et mécène Arthur Fontaine
Pastel
63 x 50 cm
Signé, daté et dédicacé A l’ami Mr Fontaine en bas à gauche
1901
Provenance : collection particulière du Sud Ouest


Considéré comme un des maîtres de la peinture provençale et particulièrement avignonnaise (le musée Calvet conserve plusieurs œuvres), Claude Firmin (dit « le Goy », c’est-à-dire le boiteux en provençal) se forme à l’école des Beaux-Arts d’Avignon à partir de 1878 ; il en deviendra d’ailleurs le directeur entre 1937 et 1941. Il expose pour la première fois au Salon de Paris en 1889 et choisit l’année suivante d’intégrer l’atelier de Léon Bonnat pour se perfectionner.
Au Salon, il présente de nombreuses vues provençales et d’Afrique du Nord, quelques sites parisiens, en ayant une prédilection pour les petits métiers traditionnels : ateliers de serruriers, rémouleurs, forgerons, marchés, boutiques de brocanteur… Sa peinture vigoureuse s’accorde bien avec la rudesse et la simplicité de ces scènes populaires.

Claude Firmin est aussi un excellent portraitiste (il en expose régulièrement au Salon), comme le prouve notre vibrant et puissant pastel.
Le modèle est un célèbre haut fonctionnaire, législateur international du travail et mécène, Arthur Victor Léon Fontaine (Paris, 1860 – Paris, 1931). Polytechnicien et ingénieur des Mines, il commence à s’intéresser aux problématiques économiques et surtout sociales du travail (droit et organisation) en 1891 lorsqu’il entre à L’Office du Travail, dont il sera le directeur entre 1899 et 1919. Dans ce domaine, il s’implique aussi au niveau international dès 1900, et est un des fondateurs de l’Organisation Internationale du Travail en 1919, dont il est président jusqu’à sa mort. En 1901, il est promu Officier de l’Instruction publique, ce dont témoigne la rosette accrochée au revers de sa veste.
A côté de cela, Fontaine est un lettré, amoureux des arts en général. Son mariage en 1889 avec la soprano Marie Escudier (1865-1946), issue d’une famille de peintres, lui facilitera l’accès ce milieu. Il est ainsi ami et soutien d’André Gide, Francis Jammes, Claude Debussy, Rodin, entre autres, qu’il accueille régulièrement dans ses domiciles successifs du 7ème arrondissement à Paris, avenue de Villars, de Saxe et boulevard Raspail.
Chez les peintres de son cercle amical, qu’il aide à exposer et collectionne, on trouve par exemple Maurice Denis, Charles Lacoste, Renoir, Bonnard, Eugène Carrière, mais il est particulièrement proche d’Edouard Vuillard et Odilon Redon, qui réalisent plusieurs portraits de lui (et de sa famille), souvent occupé à lire. Le couple Fontaine passe d’ailleurs quelques jours de vacances à Saint-Georges-de-Didonne, chez Odilon Redon (qui portraiture Arthur et Marie, dont le pastel est conservé au Metropolitan), en septembre 1901, l’année de notre pastel. Claude Firmin se trouvait-il lui aussi dans la région ? En tous cas, notre pastel nous apprend qu’il faisait également partie du cercle de Fontaine.