
Philippe ROUSSEAU (Paris, 1816 – Acquigny, 1887)
Radis, salière et fleurs dans un verre d’eau
Pastel
40 x 32 cm
Signé et daté en bas à gauche
(18)86 ?
Après un passage dans les ateliers du Baron Gros et de Jean-Victor Bertin, Philippe Rousseau réalise d’abord des paysages et expose au Salon à partir de 1834.
Dans les années 1840, il se spécialise dans les natures mortes, dans lesquelles on reconnaît une forte influence de Chardin, pour lequel il avait d’ailleurs une très grande admiration et dont il possédait trois tableaux ; il partage ce goût des compositions dépouillées et « humbles » avec des confrères comme François Bonvin, Théodule Ribot ou Antoine Vollon. Toutefois il est également influencé par « l’anti-Chardin », Jean-Baptiste Oudry, dans ses natures mortes animalières et ses trophées de chasse. Théophile Gautier soulignait aussi à juste titre sa proximité avec des artistes du XVIIème comme le flamand Frans Snyders ou le hollandais Weenix.
En dehors de ces compositions silencieuses, Rousseau est également connu pour ses sujets anecdotiques mettant en scène des animaux (fables de La Fontaine et de Florian), des singes à la manière des flamands comme Teniers ou Van Kessel.
Philippe Rousseau connut un réel succès de son temps, avec des récompenses aux Salons, la légion d’Honneur en 1870, des commandes de la cour impériale ou encore du Baron James de Rothschild, et l’admiration de Baudelaire et des frères Goncourt. Il demeura à Acquigny en Normandie pendant ses quarante dernières années, tout en ayant également une résidence à Saint-Gratien dans le Val d’Oise.
Aujourd’hui particulièrement bien représenté dans les collections privées et publiques néerlandaises (le musée Van Gogh d’Amsterdam lui consacra une exposition en 1993), on le trouve aussi dans les musées suivants : Orsay, Metropolitan de New York, Münich, Lyon, Rouen, Compiègne, Lille …
Le motif du simple verre d’eau servant de vase se retrouve à plusieurs reprises chez Rousseau.
Notre œuvre n’est par ailleurs pas sans rappeler quelques natures mortes très dépouillées de Manet ou Fantin-Latour. Si Rousseau aborda le pastel dans les années 1850, sa production dans cette technique reste peu abondante, et les œuvres disponibles sur le marché sont rares.