PAUL-MARTIN, Joseph Paul-Martin dit

Eglise du village de Champagne, dans l’Oise


PAUL-MARTIN, Joseph Paul-Martin dit (1799 – après 1861)
Eglise du village de Champagne, dans l’Oise
Huile sur toile
57 x 45 cm
Signée et datée en bas à gauche
1827
Exposition: Salon des Beaux-Arts de Paris de 1827, sous le N° 711, titré Eglise du village de Champagne, d’après nature . Etiquette du Salon en haut à droite
Provenance: collection de la duchesse d’Angoulême. Numéro d’inventaire 299, inscrit à l’encre au dos de la toile


Cet artiste originaire de Marseille ne doit pas être confondu avec l’aquarelliste paysagiste Paul Martin (1830-1903), lui aussi provençal, ni avec le peintre bavarois Paul Martin (1821 -1901), élève de Charles Gleyre et qui se spécialisa dans les sujets d’histoire, d’autant que sa fin carrière correspond aux débuts de celles de ses deux homonymes.
Sans qu’il lui soit connu de maître, Paul-Martin se spécialisa dans les sujets néo-gothiques, avec des intérieurs d’église (en particulier de Marseille et de Provence), des ruines de châteaux ou des scènes de genre moyenâgeuses, stylistiquement proches d’un artiste comme Charles-Caius Renoux.

Il exposa notre tableau à l’occasion de sa première participation au Salon de Paris, en novembre 1827 (il est alors domicilié 114 rue du Faubourg Saint-Martin à Paris), puis trois oeuvres à celui de 1833, quatre aquarelles au Salon de 1839, où il est domicilié 18 rue de Ponthieu à Paris, et Intérieur de l’église saint Jean à Aix au Salon de 1846. Encore trois tableaux sont présentés au Salon de 1848, et un en 1850.
Accrochée lors du Salon dans la deuxième salle de la colonnade, notre oeuvre bénéficia d’un bienveillant commentaire critique dans « Visite au musée du Louvre, ou Guide de l’amateur à l’exposition  » pour les années 1827 et 1828 (A Paris, chez Leroi, Libraire-Editeur, 4 rue du Coq): « Composition régulière, couleurs naturelles et bien nuancées; voilà, avec de l’exactitude, tous les mérites que l’on pouvait espérer dans ce petit tableau. Sous ce dernier point, il faudrait, pour le juger, connaître le modèle; les apparences sont en faveur de l’artiste  » .
A noter une erreur d’interprétation du sujet dans cette revue, qui donne comme titre Eglise d’un village de Champagne, situant ainsi cette église dans la région de Champagne au lieu du Vexin. Or, il s’agit bien ici de l’intérieur de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Champagne-sur-Oise (actuel département du Val d’Oise), construite vers 1180/1240. L’artiste représente fidèlement le bas-côté sud (à droite de la nef) de l’édifice, classé monument historique en 1862; on distingue à l’arrière-plan l’absidiole sud.

L’historien de l’art marseillais Etienne Parrocel (1817-1889) mentionne l’acquisition de ce tableau par la duchesse d’Angoulême dans « Les annales de la peinture » parues en 1862. La duchesse d’Angoulême appréciait le talent de Paul-Martin, puisqu’elle fit aussi l’acquisition d’une Vue de l’intérieur de l’église de Poissy. Un goût partagé par sa belle-soeur la duchesse de Berry, qui lui acheta un Intérieur de l’église Saint-Maclou de Pontoise (huile sur bois, 55 x 45 cm); cette dernière possédait également de lui Chambre à coucher de Henri IV à La Roche-Guyon. Ces deux dernières oeuvres étaient exposées au palais Vendramin, la résidence vénitienne d’exil de la duchesse de Berry, et furent revendues en 1865 lors de la dispersion des collections du palais.

Paul-Martin fut installé un temps à Saint-Germain-en-Laye (il peignit vues de sites locaux, de la vallée de la Seine, et même de la côte normande, vers Fécamp), puis dans le sud-ouest à Auch, avec plusieurs participations au salon de Toulouse, en particulier en 1861 avec 6 oeuvres exposées. Il exposa aussi à d’autres Salons provinciaux, comme celui de Valenciennes en 1833, et vraisemblablement celui de Douai en juillet 1827 (Eglise de Charonne, près Paris).