Victor-Jean NICOLLE

Vues du mausolée de Cecilia Metella et de la coupole de Saint Nicolas Tolentin à Rome


Victor-Jean NICOLLE (1754, Paris -1826, Paris)
Vue des restes du mausolée de Cecilia Metella dit Capot di Bove à Rome
Vue de la coupole de Saint Nicolas Tolentin près Termini à Rome

Paire d’aquarelles sur traits de plume
Diamètre: 7 cm
Titrées à l’encre noire par l’artiste, sous les vues


Nicolle commença vers 15 ans sa formation à l’Ecole royale gratuite de dessin créée en 1766 par Jean-Jacques Bachelier, et remporta le grand prix de perspective en 1771. Dès lors, il étudia quelques années à Paris dans l’atelier de l’architecte Louis-François Petit-Radel (1739-1818), qui dirigea par exemple la création du Palais Bourbon. Il s’expatria ensuite en Italie grâce au soutien de Louis XVI, qui l’y avait envoyé avec 15 autres artistes dans le but de réaliser des vues presque photographiques de tous les sites et bâtiments « dignes d’intérêt. »

Il passa l’essentiel de son temps à Rome, mais visita aussi Venise, Vérone, Florence, Bologne et Naples. On considère qu’il effectua deux longs séjours italiens, de 1787 à 1798, puis de 1806 à 1810/11. Entre-temps, il réalisa des vues de Paris, et à l’occasion d’une commande de Napoléon pour un cadeau à Marie-Louise en 1811, une série de cinquante vues de la Malmaison. On connaît également de lui des vues du sud de la France, en particulier Nîmes, Orange et Avignon, et même de Valençay en Touraine.
La très grande majorité des dessins de Nicolle sont de petits formats, et on estime que la moitié environ sont signés. Souvent il écrivait lui-même à l’encre la description du lieu au dos de la feuille, ou bien sous forme de titre comme sur nos aquarelles; le diamètre de ces dessins circulaires était par ailleurs presque toujours le même. Il mit sa facture minutieuse et extrêmement précise au service de ses qualités topographiques et de son sens du pittoresque, produisant ainsi des oeuvres à la fois charmantes et au réel intérêt documentaire. Tout en rencontrant à l’époque un très grand succès auprès des amateurs d’art et de « vedute », Victor-Jean Nicolle n’exposa cependant jamais au Salon.

La première aquarelle est une vue du tombeau de Cecilia Metella, un des monuments romains les plus représentés, par exemples par des artistes comme Piranese, Hubert Robert, Suvée, Jean-Baptiste Tierce, Cozens, Volpati ou encore Kaisermann. Situé au début de la Via Appia antica à la sortie de Rome, ce mausolée d’environ 30 m de diamètre fut construit vers 20 av.JC pour abriter la dépouille d’une femme issue d’une ancienne famille patricienne romaine, et qui fut probablement la belle-fille de Crassus.
La seconde aquarelle illustre le côté très exhaustif des vues romaines de Nicolle, avec un monument relativement peu représenté par les artistes, l’église Saint Nicolas de Tolentino, dont la construction remonte à 1599, avec une façade réalisée en 1670. Comme il le faisait parfois, Nicolle s’est lui-même représenté dans la composition, assis sur une pierre et dessinant sur ses genoux, au milieu de romains donnant avec quelque agitation leurs conseils ou avis sur le point de vue à adopter.
Conservées dans leurs jolis cadres d’origine d’époque Empire, nos aquarelles peuvent vraisemblablement être datées du second voyage italien de Nicolle, vers 1806/1810.