Nicolas-André COURTOIS

Portrait de jeune homme à la toque


Nicolas-André COURTOIS (1734, Paris – 1806, Paris)
Portrait de jeune homme à la toque
Sanguine
29 x 23 cm
Signée et datée en bas à gauche sur le montage d’origine
1795


Cette belle feuille à la sanguine est un rare exemple de la production dessinée de Courtois, surtout connu pour la qualité de ses portraits miniatures sur email, et considéré dans cet art comme un des continuateurs de Petitot dans la seconde moitié du XVIIIème siècle.
Fils d’un maître rubanier, et présumé cousin de Nattier (sa grande-tante, Marie Courtois, elle-même miniaturiste, était la mère de Jean-Marc Nattier), Nicolas-André se forma chez le graveur Noël Bigand pendant six ans. Il se spécialisa dans le portrait miniature sur émail, et c’est en tant que tel qu’il finit par être agréé à l’Académie en 1770, puis nommé peintre du Roi en 1782; mais il utilisait aussi l’ivoire ou le vélin comme support, et ses portraits étaient souvent montés en boîte.
Il réalisa également, outre quelques dessins de paysage, d’assez nombreux portraits à l’huile, au pastel ou à la sanguine, et plusieurs de ses portraits (stylistiquement proches du nôtre) avec cette dernière technique furent d’ailleurs repris en gravure par Gilles Demarteau avant 1776 (date de la mort de Demarteau); ces gravures sont reproduites dans le « Catalogue des estampes gravées au crayon d’après différents maîtres, qui se vendent à Paris, chez Demarteau, Cloître St Benoît », publié en 1788 par Gilles-Antoine, le neveu de Demarteau.
Aux Salons de 1771, 1773, 1775, 1777, il exposa des portraits, en grande partie sur email, mais aussi quelques dessins au pastel.

En tant que dessinateur, la manière et les sujets de Courtois sont proches de Boucher et de Jean-Baptiste Leprince, dont plusieurs portraits furent aussi gravés par Demarteau.
Lors d’une vente du 19 juin 1913 à Drouot (salle 12, commissaire-priseur Gaston Charpentier, expert Loys Delteil) figuraient cinq dessins (lot 44) de Courtois à la sanguine (bustes de femmes et d’hommes), signés et datés de 1792 à 1795, dont peut-être le nôtre.

Le cadrage serré, le regard légèrement perdu sur le côté provoquent une forte proximité entre le spectateur et ce jeune homme à la douceur presque androgyne, tandis que les détails vestimentaires raffinés tels que le poil de la fourrure de la toque ou le relief du noeud de cravate confirment la main du miniaturiste.