Léon BENOUVILLE

Paysage d’Ile de France à l’aqueduc


Léon BENOUVILLE (1821, Paris – 1859, Paris)
Paysage d’Ile de France à l’aqueduc
Huile sur papier marouflée sur toile
22 x 26,5 cm
Signée en bas à gauche


Frère cadet du paysagiste Achille Bénouville, Léon se forma aux Beaux-Arts dans l’atelier de Picot et participa à son premier Salon de Paris à l’âge de 18 ans seulement. Alors tourné vers la peinture d’histoire et mythologique, il remporta en 1845 le grand prix de Rome de peinture (avec un Jesus dans le prêtoire) alors que son frère devenait la même année lauréat du grand prix de paysage historique. Les deux frères, déjà très proches, partirent ensemble à Rome pour effectuer le séjour à la villa Medicis.
Sur place et à son retour à Paris en 1851, Léon Bénouville se spécialisa définitivement dans le genre religieux. L’Etat lui acheta son premier tableau en 1853 (Mort de Saint François d’Assise) et lui accorda la légion d’honneur en 1855; à sa mort, foudroyé par la fièvre typhoïde, la critique de l’époque le désignait comme le successeur d’Ary Scheffer.

Si notre tableau n’était pas signé, il serait difficile d’en deviner l’auteur. Les paysages de Léon sont effectivement extrêmement rares, même si l’on trouve tout de même dans sa vente après-décès un lot (numéro 36) comprenant diverses études de paysage peintes. Les catalogue raisonné de Marie-Madeleine Aubrun répertorie quelques dessins, en grande majorité au crayon : l’un d’entre eux (D.671, pierre noire sur papier gris, 21,2×28 cm, cachet de l’atelier) représente également un paysage avec un aqueduc, très arboré, qui pourrait être en rapport avec notre peinture.
Le style est assez différent de l’académisme néo-classique, de la luminosité vaporeuse et d’une forme de synthétisme empruntés à Corot, qui caractérisent les paysages de son frère dans les années 1830/40/50; l’oeuvre dégage plutôt un certain naturalisme, assez proche de celui d’un artiste comme François-Louis Français par exemple, ou encore Louis Cabat.

L’aqueduc représenté pourrait être celui de Marly, avec à l’arrière-plan la silhouette de l’église Saint-Martin à Louveciennes.