Hippolyte LAZERGES

Les âmes aspirant au Ciel


Hippolyte LAZERGES (1817, Narbonne – 1887, Mustapha)
Les âmes aspirant au Ciel
Crayon sur papier bleuté
23,5 x 25 cm
Signé en bas à droite et légendé à la plume en bas
1865
Oeuvre en rapport: tableau exposé au Salon de 1865 sous le N° 1267, Le Christ priant pour l’humanité, musée des Beaux-Arts de Quimper


Notre beau dessin représente le groupe à l’arrière-plan à droite, désigné par Lazerges lui-même comme « Les âmes aspirant au ciel« , du tableau qu’il exposa au Salon de 1865, Le Christ priant pour l’humanité. Cette grande toile (2,60 x 3,87 m) fut acquise par l’Etat pour 3 500 Frcs (un prix relativement raisonnable eu égard aux dimensions de ce morceau de peinture) en 1865 pour être placée dans la cathédrale de Quimper en remplacement du Jugement dernier (Salon de 1836) de Charles Lefebvre (parti en 1860 en restauration à Paris, le tableau, qui ne plaisait guère à l’évêque de Quimper, fut finalement envoyé au musée d’Alençon, puis à l’église Notre-Dame d’Alençon où il se trouve aujourd’hui). Le tableau de Lazerges fut définitivement déposé au musée de Quimper en 1867.

Hippolyte Lazerges passe son adolescence en Algérie (où son père, boulanger, émigre en 1830), puis s’installe à Paris en 1838 pour embrasser la carrière artistique; élève du sculpteur David d’Angers puis de François Bouchot jusqu’en 1843, il commence à exposer au Salon dès 1840. En dehors de quelques rares portraits, scènes de genre ou historiques, les sujets religieux constituent l’essentiel de son oeuvre. C’est même avec La mort de la Vierge, envoyée à l’Exposition Universelle de 1867, qu’il reçoit la croix de la Légion d’Honneur.
A l’occasion d’un retour définitif pour raisons de santé en Algérie en 1861, il développe significativement sa production de peintures orientalistes (même s’il avait déjà exposé quelques scènes algériennes dans les années 1840), partie de son oeuvre pour laquelle il est aujourd’hui le plus connu.
Hippolyte Lazerges, qui était par ailleurs musicien, est un des artistes du XIXème siècle les plus présents dans les musées français.

Notre dessin est reproduit à l’identique dans l’album « L’autographe au Salon » avec le commentaire critique suivant: « Un beau tableau, de la grande peinture, une pensée juste« .
Lazerges, visiblement satisfait de son travail (!), légende par ailleurs son dessin ainsi: « Pour être un grand artiste il ne suffit pas d’être un habile praticien, il faut être penseur ou poète! »
Ce groupe des âmes nous semble une des parties les mieux réussies du tableau, avec du mouvement et une vraie sensation d’élévation. Bien que cela puisse se comprendre, le dessin semble également plus enlevé et plus raffiné que la version peinte, un tantinet « consciencieuse ».
Les dessins réalisés par les artistes pour « L’autographe » reprenaient très fidèlement la totalité ou bien une partie seulement des compositions des tableaux qui allaient être exposés au Salon; parfois, ils pouvaient aussi correspondre à des études, le tableau n’étant pas encore achevé.
Ici on note un certain nombre de différences avec la version peinte, comme la position des doigts (notamment les deuxièmes et troisièmes mains en partant de la droite) ou les drapés des vêtements, plus aériens et mouvementés dans le dessin. Ceci pouvant laisser penser que notre dessin relève davantage d’un travail encore préparatoire.