Jean-Victor BERTIN

Paysage idéal au lac

Version conservée à Hatchlands Park (Surrey)

Jean-Victor BERTIN (1767, Paris – 1842, Paris)
Paysage idéal au lac
Huile sur toile
41 x 33 cm


Jean-Victor Bertin peut probablement se placer, après son maître Valenciennes, au deuxième rang des paysagistes français dits « néo-classiques » de la fin du XVIIIème siècle et du premier tiers du XIXème siècle, devant Bidauld, Dunouy, Chauvin ou encore Boguet. Parmi ses élèves les plus connus figurent Corot, Michallon, Daubigny.

Bertin réalisa souvent plusieurs exemplaires de ses compositions, reflet de leur succès, parfois en nombre assez important. Ces reprises, que l’historienne de l’art Suzanne Gutwirth considérait comme des travaux « alimentaires » tardifs (les années 1830) de Bertin pour palier à ses difficultés financières et son succès déclinant, semblent plutôt avoir été réalisées à l’époque de la composition originale, dans l’atelier de Bertin. Cet atelier avait ainsi, non seulement un rôle pédagogique avec de nombreux élèves, mais aussi une vocation à participer à la réalisation de répliques. Certaines étaient signées de Bertin, d’autres non, ce qui ne signifie pas qu’elles n’étaient pas de sa main, au moins en partie.

Les autres versions connues à ce jour de notre tableau sont peu nombreuses:
– Au musée des Beaux-Arts de Rouen
– Au château de Hatchlands Park (propriété du National Trust) dans le Surrey en Angleterre
Deux autres passées en vente publique:
– Chez Rouillac, à Cheverny (vente du 11 juin 1989, lot N°276), Le bord du lac
– Chez Sotheby’s à New-York (vente du 30 janvier 1998, lot N°189) Landscape with Classical Figures by the Shore of a Lake (40 250 dollars, soit environ 37 000 € de l’époque)
De dimensions comparables, elles comportent toutes des figures (deux personnages vêtus à l’antique, sur la rive près des deux arbres, regardant une embarcation avec deux rameurs au milieu du lac). La nôtre pourrait être la composition originale.
On retrouve dans notre peinture le grand sens de la lumière de Bertin et son traitement très précis des feuillages, l’artiste restant fidèle à ses conceptions néo-classiques: étagement des plans avec une perspective montagneuse dans le lointain, ciel bleu ici presque sans nuages, finition porcelainée.