
Jean-Louis DEMARNE (Bruxelles, 1752 – Paris, 1829)
Le trompette
Huile sur panneau
22 x 22 cm
Vers 1785
Provenance :
– Vente du 27-28 avril 1846, Catalogue de bons tableaux, Hôtel des ventes mobilières, 2 place de la Bourse, Paris, CP Déodor, Expert de Bellavoine, lot 59, titré Le trompette
– Probablement vente Duval, Tableaux et dessins modernes du commencement du siècle, 10 janvier 1865, Drouot Salle 5, Paris, CP Cailleux et Mareschal, Expert Petit, lot 24, titré Un concert
– Collection du Sénateur Boittelle
– Sa vente le 24 avril 1866, Tableaux de l’école française composant la collection de M. Boittelle, Drouot Salle 7, Paris, CP Pillet, Expert Haro, lot 40, titré Le trompette, vendu 960 Frcs
– Collection Marquis et Marquise d’Aoust
– Sa vente le 5 juin 1924, 7 800 Frcs, Galerie Georges Petit, 8 rue de Sèze, Paris, CP Lair-Dubreuil, Expert Féral, lot 23, reproduit, titré La partie de Musique
Bibliographie : Jacques Watelin, Le peintre Jean-Louis Demarne, Paris, 1962, p. 186, n° 857, Une jeune blonde, en robe de satin jaune, se retourne vers un officier et lui tend un verre qu’il remplit. Un second officier en face d’une fenêtre.
Notre précieux petit panneau s’inscrit dans le retour de l’engouement, au cours des deux dernières décennies du XVIIIème siècle, pour l’art flamand et surtout hollandais, en partie porté par le marchand de tableaux Lebrun, et il est digne des meilleurs « fijnschilders » du XVIIème comme Dou, Metsu ou Van Mieris. Demarne fut un des principaux représentants de ce goût nordique, aux côtés de Boilly, Debucourt, Bruandet, puis Drolling, Swebach, Leprince ou encore Demay.
Elève de Gabriel Briard, il avait d’abord voulu s’orienter vers la peinture d’histoire, mais ses échecs au grand prix de Rome en 1772 et 1774 le décidèrent à se consacrer aux tableaux de genre.
Ses scènes d’extérieur représentaient des routes, des auberges, des foires, des marchés aux chevaux, des pâturages avec du bétail, des champs avec des moissonneur, à la manière de Karel Dujardin ou de Nicolas Berchem.
Ses scènes d’intérieur, plus rares, et plutôt réalisées dans les années 1780, représentent des laboratoires d’alchimistes, des corps de garde, des auberges animées de joyeuses compagnies de soldats ou d’élégants personnages, à l’instar de notre panneau.
Demarne participa à tous les salons de 1787 à 1827, obtenant des médailles d’or en 1806 et 1819, à la fois très apprécié du public et de la critique.
Tout comme Swebach-Desfontaines, dont il est parfois très proche, il travailla pour des manufactures de porcelaines ; à Sèvres mais aussi à Paris pour Dihl et Guérhard.