

Jean-Joseph BELLEL (Paris, 1816 – Paris, 1898)
Vue de Capri
Huile sur papier marouflée sur toile
47 x 57 cm
Signée d’un cachet TH CHAUVEL en bas à gauche
Vers 1845
Œuvre en rapport : tableau de composition proche vendu chez Sotheby’s Paris, 21/06/2012, lot 117, 95×73 cm, pour lequel notre peinture est un travail préparatoire
Exposition : probablement Théophile-Narcisse Chauvel, 1831-1906, peintre et dessinateur, galerie Pierre Gaubert, Paris, 19 mai-19 juin 1976
Provenance : galerie Chantal Kiener
Malgré la présence d’un cachet (Lugt 3924, imprimé sur des œuvres présentées par la galerie Gaubert en 1976), ce tableau n’est pas selon nous de Théophile Narcisse Chauvel, dont les éléments biographiques, notamment dans sa jeunesse, ne font aucune allusion à un séjour italien, même après ses échecs au grand prix de Rome de paysage historique en 1854 et 1857. En revanche, en tant qu’élève de Bellel, il aura pu « récupérer » cette grande étude sur papier à mettre en relation avec le tableau de Sotheby’s, et probablement resté dans sa succession.
La possibilité que notre peinture soit une copie par Chauvel du tableau de Bellel doit logiquement être écartée, en raison de son caractère très esquissé, du support papier, et des différences notables dans la composition et les proportions.
Fils d’architecte, Bellel débuta sa formation dans l’atelier du paysagiste Justin Ouvrié (1806-1879) de 1832 à 1835, mais il était aussi de l’école de Caruelle d’Aligny et de Corot, dont il fut l’ami. Adepte d’une nature grandiose, sévère et minérale, l’ambiance et le style de ses dessins (surtout les fusains) et de ses peintures ont quelque chose de Poussin, comme l’évoquait Théophile Gautier en 1847.
Il représentera surtout des paysages d’Auvergne (ceci dès le Salon de 1840), en alternance avec des vues d’Algérie, qu’il découvrit au début des années 1850.
Entre-temps, il avait effectué un séjour en Italie entre 1845 et 1847. Au cours de ces années et des suivantes, il exposa au Salon des vues des environs de Rome, Naples, Sorrente, Amalfi, et un dessin au fusain titré Vue prise dans l’île de Capri au Salon de 1847. Cette dernière œuvre correspondait-elle au tableau passé chez Sotheby’s (dessin préparatoire ou reprise) ? Ce dernier tableau provenant sûrement de la vente Tableaux et fusains par J.J. Bellel (Drouot, 19 mars 1892), lot 26, titré A Capri (dimensions 95 x 74 cm).
On y reconnaît bien le village de Capri et notamment la silhouette du dôme de l’église San Stefano, et sur la gauche le Monte Solaro.