Jean BARBAULT

Etude de personnage drapé au visage dissimulé

Sanguine du musée de Marseille anciennement donnée à Lebrun
Barbault- Mort de Didon -Musée des Beaux-Arts de Nancy

Jean BARBAULT (1718, Viarmes – 1762, Rome)
Etude de personnage drapé au visage dissimulé
Sanguine
38,5 x 28,5 cm
Papier au filigrane à fleur de lys dans un cercle
Circa 1750
Exposition: galerie de la Scala, du 6 au 29 novembre 1985 (comme école française XVIIIème)


Ce joli dessin correspond à un thème d’étude imposé aux pensionnaires de l’Académie de France au Palais Mancini à Rome, dans les années 1740/50, ce genre ayant été codifié par Vleughels au début des années 1730.
Les noms de Barbault, Charles-François Hutin (presqu’exact contemporain de Barbault mais présent à Rome une dizaine d’années avant lui) et André Lebrun (1737-1811) pouvaient être retenus comme candidats à l’attribution.
Si notre dessin peut avoir en commun avec Lebrun le rendu de la lourdeur du drapé ainsi qu’une technique de hachures fines et peu appuyées avec un rendu proche de l’estompe, son trait assez fluide et coulant ne correspond pas tout à fait à celui de Lebrun, plus marqué et plus dur. Preuve toutefois d’une certaine proximité stylistique entre les deux artistes, une sanguine conservée au musée de Marseille et traditionnellement donnée à Lebrun (mais refusée par Camille Brunaux, spécialiste de Lebrun), semblant de la même main que notre dessin.

Les extrémités effilées, voire pointues sont en fait très caractéristiques de Barbault, de même que le poignet très fin par rapport à la partie médiane des mains.

Le dessin de Marseille semble pouvoir par ailleurs correspondre à une étude (ou en tous cas à un dessin académique antérieur) en rapport avec la figure de la vestale, sur la droite de La Mort de Didon, tableau conservé au musée de Nancy.

Essentiellement célèbre pour ses tableautins représentant des italiens en tenues locales ou des pensionnaires de l’Académie costumés en orientaux, Barbault effectua toute sa carrière en Italie, où il était arrivé en 1747 et avait intégré l’Académie en 1750, sans pour autant avoir été lauréat du Grand Prix. Il réalisa aussi d’assez nombreux tableaux et gravures à thème ruiniste, collaborant d’ailleurs avec Piranèse. Son oeuvre, mis à l’honneur lors d’expositions à Beauvais en 1974 puis à Strasbourg en 2010, reste toutefois encore assez peu connu et identifié, particulièrement pour la partie dessinée.