Jacques-Emile BLANCHE (1861, Paris – 1942, Offranville)
Tivoli: terrasse de la Villa d’Este
Huile sur toile marouflée sur carton (de la maison Paul Foinet Fils)
46 x 38 cm
Signé au dos
Au dos: une étiquette de catalogue N°341; 232 écrit à l’encre; tampon du marchand de couleurs Paul Foinet Fils, 21 rue Brea Paris
Vers 1913
Exposition: probablement « Cent paysages, paysages urbains et autres sous différents ciels », Galerie Charpentier, Paris, 27 mai-21 juin 1927
Essentiellement connu comme un des plus grands portraitistes « mondains » de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, Jacques-Emile Blanche oeuvra également dans le genre de la nature morte et du paysage.
Si l’on rencontre assez fréquemment des vues normandes ou d’Angleterre, l’Italie semble un sujet plus rare; Blanche y effectua pourtant plusieurs séjours, tel celui, à Rome, des années 1895/1896, à l’occasion de son voyage de noces. En 1911, il passe du temps à Rome, Florence et Venise, avant de revenir dans la cité des doges en avril 1912, en tant qu’invité de la Biennale. En 1913, il reséjourne un peu plus longtemps dans la capitale italienne, et le Met de New-York conserve d’ailleurs une vue romaine à la gouache datée de cette année.
Notre peinture témoigne des escapades réalisées par l’artiste dans la campagne aux environs de Rome et plus particulièrement dans la petite ville de Tivoli, une destination privilégiée à l’époque du Grand Tour. Tivoli abrite la Villa d’Este, un joyau de l’architecture italienne qui fut construite par Ligorio à la fin du XVIème siècle pour le cardinal Hippolyte II d’Este (de la famille des Borgia); les bâtiments, mais surtout les jardins, proposant une multitude de fontaines, bassins, grottes, terrasses, sont mythiques. Jusqu’alors très dégradé, conséquence de son abandon progressif depuis le milieu du XVIIIème siècle, ce n’est qu’en 1851, sous l’impulsion de Gustave de Hohenlohe, que le site fut restauré et devint alors un haut lieu culturel, avec par exemple de fréquents séjours de Franz Liszt. Le lieu devint après la 1ère guerre mondiale la propriété de l’état italien, qui prit en charge la suite de la réhabilitation.
Avec un cadrage assez resserré, Blanche nous offre ici une très originale vue latérale, selon un axe est-ouest, de la terrasse centrale du Vialone.
Nous remercions Jane Roberts, spécialiste de l’artiste, qui nous précise que l’exposition de 1927 à la Galerie Charpentier (où l’on trouvait des vues d’Angleterre, d’Italie et de Normandie) comportait une section « petites études romaines » dans laquelle figuraient trois oeuvres, toutes titrées Villa d’Este, exposées sous les numéros 79, 80 et 81. Notre peinture correspond vraisemblablement à l’un de ces numéros.