Henri-Léopold LEVY

Portrait du musicien Francis Thomé


Henri-Léopold LEVY (1840, Nancy – 1904, Paris)
Portrait du musicien Francis Thomé
Huile sur toile (d’origine)
46 x 38 cm
Signé et dédicacé « A mon ami Thomé » à droite vers le milieu


Après une formation aux Beaux-Arts de Paris à partir de 1856 auprès de Picot, de Cabanel et de Fromentin, Levy produisit essentiellement des oeuvres à thématique religieuse, mythologique ou allégorique, ce qui ne l’empêcha toutefois pas d’être aussi un portraitiste recherché.
Ses qualités de coloriste lui permirent d’obtenir de nombreuses commandes privées ou officielles (Panthéon, Conseil d’Etat, mairies, églises…) en tant que décorateur. Il s’adonna aussi quelque peu à l’orientalisme, à la suite d’un voyage avec son dernier maître et ami Eugène Fromentin.
Participant régulier au Salon de 1865 jusqu’à sa mort, il y obtint plusieurs médailles et récompenses, qui le consolèrent peut-être de ses trois échecs successifs au grand prix de Rome en 1862, 1863 et 1864.
On ne peut nier le fait que sa judaïté ait pénalisé sa carrière sur le plan commercial, particulièrement dans les années entourant l’affaire Dreyfus.
Présent à Orsay, au Petit-Palais et dans de nombreux musées français, ou encore à Chicago ou Cambridge, Henri-Léopold Levy est un des meilleurs représentants de la peinture académique française du dernier tiers du XIXème siècle. Le musée des Beaux-Arts de Nancy lui a consacré une exposition en 1996.

Levy était très proche des milieux littéraires et poétiques (Baudelaire, Mallarmé, Verlaine…), tout comme Francis Thomé (1850-1909), et c’est probablement dans ces circonstances que les deux hommes se rencontrèrent, à moins que ce ne soit plus prosaïquement dans un salon mondain.
Au vu de la physionomie encore assez jeune de Thomé, la datation du portrait peut se situer entre 1870 et 1880.
D’un point de vue technique, on retrouve le goût de Levy pour le clair-obscur, ainsi que sa touche souple et assez libre, voire fougueuse, au service d’un dessin plutôt sinueux.

Né et ayant grandi à l’île Maurice, le créole Francis Thomé vint à Paris en 1866 parfaire au Conservatoire ses dispositions musicales. Il connut rapidement le succès en composant des morceaux élégants et simples, qui en firent un des musiciens de salon les plus appréciés de son temps. Créateur d’opérettes, opéras comiques ainsi que de ballets, il exerçait également comme professeur, ne négligeant pas d’être critique musical à ses heures.
Le sculpteur Paul Landowski réalisa son monument funéraire au cimetière de Montmartre.