Théodore GUDIN, attribué à

Vue de Malte


Théodore GUDIN (1802, Paris – 1880, Boulogne sur Seine), attribué à
Vue de Malte
Huile sur papier marouflée sur toile
23 x 46 cm
Circa 1840


Elève de Girodet-Trioson puis de Gros au début des années 1820, Théodore Gudin est essentiellement connu pour ses marines au traitement plutôt léché, des vues de port, des scènes de batailles navales. Il fut avant tout un grand et fervent observateur de la nature, rêveur et poète, nature qu’il peignit selon sa propre sensibilité, sans réellement se référer à des maîtres du passé ou de son époque.
Il apparaît particulièrement romantique dans ses oeuvres aux effets atmosphériques prononcés, avec des ciels marbrés, incandescents, rougeoyants, aux lourds nuages et à l’air épais.
Notre vue de Malte pourrait ainsi revendiquer la parenté de Gudin, avec lequel elle présente une certaine proximité dans le traitement de ce ciel crépusculaire relevé par de légers empâtements, et auquel s’ajoute un bel art du cadrage et de la perspective.
L’île de Malte avait développé des liens avec la France depuis le débarquement de Napoléon Bonaparte en juin 1798; à cette occasion, Vivant-Denon avait d’ailleurs réalisé plusieurs vues aquarellées de l’île. Dans les années 1830, elle devint une destination pour les Romantiques, et accueillit ainsi Lamartine en 1832. Gudin, juste après un séjour byzantin, vint à Malte en décembre 1839, et il y resta au moins jusqu’en janvier 1840, puisqu’on connaît de lui un tableau représentant Constantinople, daté du 5 janvier 1840 et situé à Malte. Une huile sur papier marouflée sur bois (30,5 x 39 cm) titrée « Malte », très esquissée et représentant les côtes de l’île, est récemment passée en vente publique à Hambourg en novembre 2013.
Dans notre tableau panoramique, la topographie des fortifications et remparts de l’île est représentée par petites masses quelque peu floutées, tout comme l’horizon où l’on distingue cependant les silhouettes des principaux édifices de la capitale maltaise.