Eugène GIRAUD

Portrait de jeune fille romantique


Eugène GIRAUD (1806, Paris – 1881, Paris)
Portrait de jeune fille romantique
Pastel sur papier marouflé sur toile
40 x 32 cm
Signé, et daté en bas à gauche
1839


Après avoir effectué ses études à Orléans, Eugène Giraud commence son apprentissage en 1820 chez Louis Hersent avant d’entrer à l’Ecole des Beaux-Arts en 1821. Il remporte en 1826 le grand prix de Rome en gravure et commence à exposer au Salon de Paris vraisemblablement à partir de 1834 (un Giraud, domicilié 8 rue de Chaillot à Paris, expose des paysages en 1831), avec des portraits. Avec son frère Charles-Sébastien (qui sera un des premiers peintres à se rendre à Tahiti dans les années 1840), il fréquente le milieu artistique romantique (Delacroix, Chopin, George Sand, Musset, Alexandre Dumas…).
Suite à un voyage en 1846 avec Alexandre Dumas en Espagne, puis en Algérie et jusqu’en Egypte, il réalisera un certain nombre de tableaux orientalistes (très académiques et idéalisés, exécutés en atelier d’après les études de voyage), complétant ainsi son corpus jusqu’alors essentiellement composé de portraits, de scènes de genre, mais aussi de caricatures et de quelques tableaux d’histoire.
Déjà plusieurs fois récompensé par des médailles au Salon, il a l’opportunité de rencontrer la princesse Mathilde en 1847, et devient alors son ami, son professeur, et son artiste attitré; il séjourne souvent à Saint-Gratien, lieu de la résidence d’été de la princesse à partir de la fin des années 1850. La reconnaissance de son talent par l’Etat se traduit par la Légion d’Honneur. Artiste voyageur, (il visite l’Italie en 1835, la Turquie et la Grèce après son voyage en Afrique du Nord, la Hongrie, l’Allemagne, la Suisse, l’Amérique), Giraud était le prototype du dandy bohème, peu adepte des honneurs ou conventions sociales.

Giraud fait partie des artistes, tels le sculpteur Antonin Moine, qui participent dans la deuxième moitié des années 1830 et dans les années 1840 à la remise au goût du jour du pastel, un genre jusqu’alors trop assimilé à « l’aimable » XVIIIème siècle et abandonné depuis quelques décennies. Giraud expose ainsi pour la première fois ses portraits au pastel au Salon de 1834.
En 1839, alors qu’il est domicilié 118, rue du Faubourg Poissonnière à Paris, il présente deux pastels sous le N°872, mais dont nous ne savons s’il s’agit de portraits d’hommes ou de femmes. En 1840, il envoie trois peintures et trois pastels, dont deux portraits de jeunes filles, portant les N°706 et 707; notre oeuvre pourrait être l’un de ces deux pastels. A l’occasion du Salon de 1844, la critique salue, notamment dans « L’Illustration », la manière fine, la facilité, la coquetterie et l’esprit qui caractérisent les pastels de Giraud, qui connaissent alors un véritable succès.