François-Gabriel LEPAULLE

Louis XIV et Mme de Maintenon au château de Pontchartrain


François-Gabriel LEPAULLE (1804, Versailles – 1886, Ay)
Louis XIV et Mme de Maintenon au château de Pontchartrain
Huile sur toile
47 x 56 cm
Signée, datée en bas à gauche, titrée au dos
Porte au revers de la toile la marque au tampon de Louis-Philippe et le N° 158, un cachet de cire rouge aux armes de Louis-Philippe, une étiquette sur le châssis avec l’inscription « Liste civile n° ??? et Neuilly »
1832
Exposition: Salon de 1833, sous le N° 1548, titré Chambre de Louis XIV, au château de Pontchartrain. Louis XIV et Mme de Maintenon
Provenance:
– Collection personnelle du roi Louis-Philippe, acquis au Salon, puis exposé au château de Neuilly
– Vente du 10 janvier 1853 (Beaux tableaux de l’école moderne provenant des collections du feu roi Louis-Philippe), N°44 du catalogue, titré Chambre de Louis XIV, au château de Pontchartrain ; hôtel des ventes de la rue des Jeûneurs, 42, Bonnefons de Lavialle Commissaire-Priseur, M. Defer Expert
– Vente du 9 avril 1873, N°86 du catalogue, titré Au château de Pontchartrain. Louis XIV et Madame de Maintenon (Liste Civile et Neuilly); Drouot, Salle 9, Boussaton Commissaire-Priseur, M. Colombel Expert


Elève un temps d’Horace Vernet, Lepaulle entra à l’Ecole des Beaux-Arts en 1819 sur la présentation de ses principaux maîtres, Bertin et de Regnault.
Ayant exposé pour la première fois au Salon de 1824, il se spécialisa dans la peinture d’histoire et de genre, mais surtout dans le portrait, principalement d’acteurs et actrices. Il réalisa un nombre considérable d’effigies, et en présenta quasiment à tous les Salons entre 1827 et 1879, le record de 15 portraits concernant l’édition de 1833, celle où figurait notre tableau.
Artiste voyageur (il visite l’Afrique du Nord, la Turquie, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas) et très prolifique, Lepaulle possédait un talent certain, comme le souligne par exemple le « Journal des Beaux-Arts et de la Littérature » en 1839: « … sa facilité, son adresse de brosse, sa couleur riche et brillante, étonnante facilité à toucher les accessoires… » .

Au Salon de 1833, Lepaulle reçoit une mention honorable, à laquelle contribue notre tableau, puisqu’il suscite un désir d’acquisition chez le roi des Français et qu’il a droit à une critique plutôt bienveillante de l’écrivain Auguste Jal (1795-1873) dans les « Causeries du Louvre » : « … ce tableau lui donnait l’occasion de faire deux figures; il les a trop négligées, bien que je les trouve touchées avec assez d’esprit. Ce qui est estimable dans ce petit tableau, c’est la couleur brillante et harmonieuse de l’intérieur » .
Le sujet en est l’histoire de France, mais sous un angle intimiste, voire familial, qui correspond bien à la façon de vivre de Louis-Philippe.

A l’occasion du Salon de 1831, Louis-Philippe avait déjà fait l’acquisition d’un Lepaulle, qui plus est au même thème louis quatorzien. Il s’agissait d’un Intérieur d’un appartement au temps de Louis XIV, N° 1333 du livret du Salon, oeuvre qui fut elle aussi accrochée au château de Neuilly. Elle figure, sous le N°364, dans la nomenclature (établie en 1851 par le comte de Montalivet) des tableaux détruits au château de Neuilly, avec l’appellation Intérieur d’une chambre au temps de Louis XIV.

Ces deux tableaux correspondaient aux mandats de paiements suivants de l’Intendance générale de la Liste Civile sous Louis-Philippe:
– N° 1792 pour le tableau de 1831
– N° 2760 pour notre tableau, qui est décrit de manière erronée : La chambre de Louis XIV au château de Saint-Germain