Flora REYNARD

Cinq pêches ; grappe de prunes


Flora REYNARD (1802 – 1849, Paris)
Cinq pêches ; grappe de prunes
Paire d’aquarelles
27 x 21 cm
Signée en bas à droite pour les pêches, signée et datée en bas à gauche pour les prunes
1838


Davantage connue pour ses portraits humains, Flora Reynard nous propose ici de véritables portraits de fruits, au cadrage serré et d’un réalisme assez saisissant. Mais autant les pêches s’offrent à nous dans toute leur fraîcheur et leurs plus beaux appâts, autant les prunes apparaissent fatiguées, avec leurs feuilles déjà flétries, leur chair attaquée par les insectes et leur peau trop mûre.
Le fond neutre irisé et le traitement presque impressionniste annoncent certaines natures mortes de Fantin-Latour, pourtant réalisées 40 ans plus tard. En particulier les pêches, avec cette composition relativement originale pour l’époque, qui fait reposer un assemblage pyramidal de fruits, sur un pot (un sceau ?) ; les feuilles de vigne séparant les pêches ayant pour but d’éviter leur pourrissement.

Flora Reynard exposa au Salon sous son nom de jeune fille, Geraldy, de 1831 à 1835. De 1837 à 1842, elle y participa sous le nom de son mari, Vincent Auguste Hilarion Reynard (1793-1871), un officier d’artillerie qu’elle avait épousé le 27 mai 1835, et qui était également professeur de dessin. Les œuvres présentées étaient exclusivement des portraits, à l’aquarelle ou en miniature.
Fille d’Antoine Geraldy (1766, Rodez – 1836), commissaire des guerres sous Napoléon, Flora Barbe Louise avait notamment grandi en Alsace, à Colmar dans les années 1820. Excellente musicienne, c’est cependant dans les beaux-arts qu’elle s’illustra le mieux. Dès décembre 1826, elle avait réalisé un portrait d’Edgar Quinet, camarade de droit d’un de ses frères, de passage à Colmar ; elle refera deux portraits de Quinet, dont elle tomba amoureuse en 1830, alors que celui-ci était déjà fiancé.