Alexandre-Hyacinthe DUNOUY (1757, Paris -1841, Jouy en Josas)
Vue du couvent di Casa Maria
Lavis brun sur papier vergé filigrané
22,5 x 38,2 cm
Traces de signature grattée en bas à gauche
Titré et situé en bas
Vers 1790
Exposition: très probablement Salon des Beaux-Arts de Paris de 1795, sous le N°175
Dunouy exposa au Salon de 1795 plusieurs dessins (des vues d’Italie ou de France) dont un titré Vue de Casa Maria, sur les frontières des états du Pape et de Naples sous le N°175, avec au Salon de 1796 une version (apparemment) peinte et titrée Vue du couvent de Casa Maria sous le N°154.
Ce monastère, aujourd’hui connu sous le nom d’abbaye de Casamari, abritait à l’époque des moines trappistes, et était renommé pour être l’abri habituel des malfaiteurs et brigands des contrées romaines et napolitaines; il fut fermé par les troupes napoléoniennes en 1811. Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, le lieu ne tire pas son nom de la Vierge Marie, mais du fait qu’il se trouve à l’endroit où le consul romain Marius naquit.
Il se situe près de Véroli (aujourd’hui province de Frosinone), dans la plaine, et non loin d’Isola di Sora, une région particulièrement parcourue et représentée par Dunouy. La rivière est la Cosa, un affluent du Sacco, lui-même affluent du Liri.
L’iconographie du lieu est très réduite, mais il existe toutefois une gravure de Bourgeois du Castelet, avec un point de vue similaire, plus tardive de quelques années; il s’agit de la planche N°37 (sur 96) de son recueil « Vues et fabriques pittoresques d’Italie », qui paraît en 1803. Autre vue connue, un dessin (41×56 cm) de l’anglais Richard Colt Hoare (1758-1838), titré Monastère de la Trappe à Casamare, exécuté en novembre 1790, et qui faisait partie d’un ensemble de 66 vues (« Dessins d’après nature dans les environs de Rome et des Abruzzes, 1786-1790 ») aujourd’hui conservé au Yale Center for British Art (collection Paul Mellon) dans le Connecticut.
On peut également retrouver le couvent de Casamari dans un tableau de Bidauld (25 x 35 cm, daté 1791, anciennes collections du duc de Brissac), représenté de façon totalement fantaisiste au pied du Mont Soracte (situé au nord de Rome!).
L’ensemble de l’oeuvre rappelle spontanément Dunouy, avec des détails familiers comme le petit chemin à gauche, le traitement des arcades du pont, des feuillages, ou même des herbages au bord de l’eau.
L’écriture du titre est également celle de l’artiste, et on la retrouve par exemple sur des lavis franciliens de la fin du XVIIIème siècle.
Important artiste néo-classique de la fin du 18ème et du premiers tiers du 19ème siècle, Dunouy s’inscrit, avec des peintres comme Jean-Victor Bertin ou Bidauld, dans la tradition du paysage historique initiée par Pierre-Henri de Valenciennes. Il réalise plusieurs séjours en Italie: une première fois à la fin des années 1780, où il parcourt les régions romaine et napolitaine. Une autre fois entre 1810 et 1815, période où il est le peintre officiel de Murat au Royaume de Naples. Il continue à recevoir des commandes royales sous Louis XVIII.
Il expose au Salon à partir de 1791 (date de son retour d’Italie) jusqu’en 1833.