Alexandre-Hyacinthe DUNOUY

La vallée du Liri au sud des Abruzzes


Alexandre-Hyacinthe DUNOUY (1757, Paris -1841, Jouy en Josas)
La vallée du Liri au sud des Abruzzes
Huile sur toile
38 x 46 cm


Important artiste néo-classique de la fin du 18ème et du premier tiers du 19ème siècle, Dunouy s’inscrit, avec des peintres comme Jean-Victor Bertin ou Bidauld, dans la tradition du paysage historique initiée par Pierre-Henri de Valenciennes. Il réalise plusieurs séjours en Italie: une première fois à la fin des années 1780, où il parcourt les régions romaine et napolitaine. Une autre fois entre 1810 et 1815, période où il est le peintre officiel de Murat au Royaume de Naples. Il continue à recevoir des commandes royales sous Louis XVIII.
Il expose au Salon à partir de 1791 (date de son retour d’Italie) jusqu’en 1833.

Ses tableaux ont toujours une atmosphère calme, une lumière douce dans une palette de tons gris/vert/bleu caractéristique, qui rappelle quelque peu les oeuvres d’Etienne Allegrain réalisées un siècle plus tôt. Paul Marmottan disait de lui:  « … il doit être placé au premier rang des paysagistes…comme imagination, poésie, coloris et dessin…Dunouy a figuré à toutes les expositions de son temps« .

Notre oeuvre, à l’ambiance très pastorale, pourrait dater de la fin du XVIIIème siècle, exécutée ou bien en Italie, ou bien à Paris à partir des nombreuses études réalisées en plein air, selon le principe du paysage recomposé en atelier.
L’endroit représenté se situe dans le centre de l’Italie, à mi-chemin entre Rome et Naples, au sud de la région du Latium, dans la province de Frosinone. Plus précisément, nous nous trouvons entre Isola del Liri et Sora, à l’endroit où la petite rivière Fibreno se jette dans le fleuve Liri, non loin de la maison natale de Cicéron. L’arrière-plan représente les premiers reliefs de l’extrême sud de la chaîne montagneuse des Abruzzes, et la butte surmontée d’un castelet est le Monte San Casto, qui surplombe la ville de Sora. Cette vue est par exemple reprise dans un autre tableau de Dunouy de 1801 (huile en triptyque formant paravent, 2,08 x 2,30 m, Christie’s 27/01/2000), et encore dans un tableau donné (avec raison semble-t-il) à Philippe Budelot (huile sur toile, 30 x 47 m, Tajan 31/03/1995). De façon légèrement différente, l’endroit est aussi représenté par Bidauld dans une toile (24 x 33 cm) conservée au musée de Cherbourg et titrée Paysage montagneux au printemps.
Même si le cadrage est plus large, on retrouve ce paysage dans deux autres œuvres de Dunouy: un tableau daté de 1792 (Paysage d’Italie, huile sur toile, 47 x 67,6 cm, Sotheby’s 23/06/2004), un autre représentant Isola del Liri et le château Boncompagni (huile sur toile, 65,5 x 97,5 cm, Schuler Auktionen 19/09/2014).
L’endroit fut également représenté par les artistes britanniques de la fin du XVIIIème: sur une grande toile vers 1780, Paysage idéal classique avec Cicéron et ses amis, de l’écossais Jacob More (1740-1793), conservée à Ickworth House dans le Suffolk; sur un dessin daté de novembre 1790, Vue près de Sora sur le Liri, de l’anglais Richard Colt Hoare (1758-1838), conservé à Yale, Connecticut.

Musées: Metropolitan New-York, Louvre, Fontainebleau…