Pierre-Jean DAVID d’ANGERS

Gutenberg


Pierre-Jean DAVID d’ANGERS (1788, Angers – 1856, Paris)
Gutenberg
Bronze à patine brune
Hauteur: 40 cm
Signé PJ David et daté 1839 sur le côté droit de la terrasse
Plaque commémorative dorée sur le devant: « A Monsieur Paul Dupont – Ses ouvriers reconnaissants – IX Avril MDCCCXLVIII »
1848


Cet exemplaire de Gutenberg a été fondu du vivant de David d’Angers, qui créa le modèle original en 1837/38; un exemplaire de taille monumentale (3,31 m de haut) fut érigé à Strasbourg (ville où Gutenberg avait effectué ses premiers travaux sur l’imprimerie 400 ans plus tôt) en juin 1840.
Notre bronze est une commande spéciale que les ouvriers de l’Imprimerie Paul Dupont offrirent en cadeau à leur patron; achevée le 9 avril 1848, elle fut officiellement remise au célèbre imprimeur le 15 mai 1848. Les ouvriers souhaitaient ainsi manifester leur reconnaissance à celui qui, en ces temps de difficultés et troubles économiques importants, avait décider de ne pas les licencier.
Cette statuette est mentionnée dans plusieurs ouvrages consacrés à l’histoire de l’Industrie et de l’Imprimerie au XIXème siècle, et il n’est pas impossible que David d’Angers, au vu de la célébrité du destinataire, soit lui-même intervenu dans son exécution.

Figure marquante de l’imprimerie, Paul Dupont (1796-1879) est souvent cité comme un modèle en terme de progrès social; il était d’ailleurs en faveur de la participation des employés aux bénéfices. Après un apprentissage chez Firmin-didot, il avait crée sa propre affaire en 1825 à Paris, au 4 rue du Bouloi, près du Louvre; en 1858, l’imprimerie se délocalisa définitivement à Clichy, pour ne fermer ses portes qu’en 1987, après avoir été le plus gros employeur de la ville. Député bonapartiste, Dupont publia en 1849 une « Notice historique sur l’imprimerie », suivie en 1854 d’une plus détaillée « Histoire de l’imprimerie ».

Gutenberg présente une page à peine imprimée de sa Bible, sur laquelle est inscrite la phrase de la Genèse: Et la lumière fut, tandis qu’une presse est posée derrière lui, à ses pieds. La phrase choisie fait évidemment référence à la diffusion de la connaissance que va permettre le développement de l’imprimerie.
Cette statue fait aussi écho au développement important du rôle politique de la presse, notamment satirique, sous la Monarchie de Juillet, alors que Louis-Philippe renforce la censure.