Charles-Emile DAMOUR

Sur les toits de l’Opéra de Paris


Charles-Emile DAMOUR (1860, Cosne sur Loire – après 1905)
Sur les toits de l’Opéra
Aquarelle
34,5 x 51 cm
Signée, titrée et datée 1884 en bas à gauche
Exposition: Salon de Paris de 1885, sous le N° 2679


Au-delà de ses qualités esthétiques et de perspective, notre aquarelle fournit un réel témoignage historique sur l’architecture de Paris à la fin du Second Empire et au début de la IIIème République. L’Opéra de Charles Garnier a été inauguré le 5 janvier 1875 après 15 ans de travaux. L’artiste s’est posté au pied de la statue en bronze doré de Charles-Alphonse Gumery (1827-1871), La Poésie, haute de 7,5 mètres; exécutée à la fin des années 1860, elle fait pendant à L’Harmonie, du même artiste, également posée sur le toit au-dessus de la façade principale du bâtiment. Commandée par Napoléon III pour relier l’Opéra aux Tuileries, l’avenue de l’Opéra vient d’être achevée en 1879; sur la droite c’est le début de la rue de la Paix.
Notre oeuvre faisait partie d’un ensemble de cinq aquarelles exposées sous un même numéro au Salon de Paris de 1885, les quatre autres étant titrées: Le Pont-Royal, Les charbonniers à Yerres, Les pommiers à Villecresnes, Clamart.

Notre artiste ne doit pas être confondu avec Charles Damour (né en 1813 à Paris), l’élève d’Ingres qui entra aux Beaux-Arts de Paris en 1831, et se spécialisa dans le dessin et la gravure à l’eau-forte, avec des paysages et des sujets religieux.
Notre Damour, originaire du Berry, partageait sa vie entre sa propriété de la Ronchère près de Bourges et ses domiciles parisiens successifs (boulevard Voltaire, rue de Malte, boulevard Arago, rue de la Ferronnerie). Formé par Jean-Paul Laurens et le peintre de genre Georges-Jules Cain, il exposa au Salon de 1882 à 1904, des aquarelles et des peintures, essentiellement des paysages. Réputé pour ses aquarelles berrichonnes, il est cité à ce titre par Paul-Louis Hervier dans la Revue Illustrée de juin 1905.
Marié à Marie de Rose en 1891 et oncle maternel par alliance de Robert Delaunay (1885-1941), il éleva son neveu après le divorce de ses parents en 1894, l’initiant à la peinture.
Le musée du Berry à Bourges conserve une de ses oeuvres exécutée en 1889 et exposée au Salon de 1890, Les échardonneuses.