Claude-Louis DESRAIS

Louis XVIII et les maréchaux de France au château de Compiègne

Gravure de Pierre-Marie Alix

Claude-Louis DESRAIS (1746-1816)
Louis XVIII et les maréchaux de France au château de Compiègne
Encre et lavis de bistre, rehauts de gouache
19,5 x 27 cm
Mai ou juin 1814
Oeuvre en rapport : gravure de Pierre-Marie Alix, pour laquelle notre dessin est préparatoire


Desrais est connu pour ses charmants dessins représentant les scènes de la vie quotidienne parisienne et ses petits métiers, ainsi que pour ses vignettes d’illustration. Elève de Cochin et de Francesco Casanova à l’Académie Royale de Peinture, il a aussi réalisé de nombreuses compositions historiques décrivant des scènes de la Révolution, de l’Empire et du début de la Restauration. Son style est assez aisément reconnaissable.

Notre dessin, qui fut gravé (avec les mêmes dimensions mais en sens inverse) par Alix et publié chez Noël, illustre le moment où neuf maréchaux de Napoléon (Ney, Berthier, Brune, Moncey, Mac Donald, Sérurier, Lefebvre, Oudinot et Kellerman) viennent présenter le 29 avril 1814 l’hommage de leur respect au nouveau roi, arrivé au château de Compiègne le jour même. Déclaré roi le 6 avril, Louis XVIII avait quitté l’Angleterre le 21 avril pour rejoindre Paris, faisant étape à Calais le 24 et 25 avril, puis Boulogne, Abbeville, et Amiens le 28 avril.
Pour saluer les maréchaux, le roi souffrant de la goutte décide de se lever en s’appuyant aux bras de deux d’entre eux et non de ceux d’officiers de sa Maison, et déclare ces mots : « C’est sur vous, messieurs les maréchaux, que je veux toujours m’appuyer ; approchez et entourez moi, vous avez toujours été bons français ; j’espère que la France n’aura plus besoin de votre épée  » . Louis XVIII quitta Compiègne le 2 mai au matin, pour entrer dans Paris le 3 mai, après un court séjour au château de Saint-Ouen.

La date du dépôt de la gravure, le 1er juillet 1814, nous permet d’affiner celle de réalisation du dessin, en mai ou éventuellement en juin. Desrais était-il sur place ? Hypothèse bien plus probable, il s’inspira de l’article publié par Chateaubriand dans le Journal des débats, dont l’écrivain était l’envoyé spécial à Compiègne, et dont la légende de la gravure reprend des phrases.