Pierre-Athanase CHAUVIN

Paysage montagneux du centre de l’Italie


Pierre-Athanase CHAUVIN (1774, Paris – 1832, Rome)
Paysage montagneux du centre de l’Italie
Huile sur toile
24 x 32 cm
Signé en bas à droite
Circa 1805
Provenance: ancienne collection Marie-Madeleine Aubrun (1924-1998)


Formé à l’art de la perspective par Pierre-Henri de Valenciennes, Chauvin est un paysagiste néo-classique qui passa toute sa carrière en Italie à partir de 1802, après avoir débuté au Salon en 1793. Il sillonna le centre du pays entre Naples et Rome, où il s’établit définitivement en 1804 et se maria en 1812. Sur place, il entretint d’excellentes relations avec ses confrères, comme Granet, avec qui il aurait partagé un atelier romain, ou Ingres, qui réalisa plusieurs portraits de lui, ou encore Guérin, Wicar, Boguet puis Bodinier dans les années 1820.
Talleyrand, prince de Bénévent, qui appréciait notablement ses talents de paysagiste, se l’était attaché dès 1802 par une pension; en échange, Chauvin s’était engagé à lui fournir deux tableaux par an.
Aujourd’hui peut-être moins connu que Jean-Victor Bertin ou Alexandre-Hyacinthe Dunouy, il fait néanmoins partie des plus grands peintres du paysage néo-classique recomposé de cette période 1780-1830, avec une abondante et riche clientèle internationale vivant ou séjournant à Rome à l’occasion du « Grand Tour ». La réception à l’Académie Saint Luc à Rome en 1814, à l’Institut en 1827 et la légion d’honneur en 1828 viendront consacrer sa brillante carrière.

Chauvin était renommé pour son habile et doux rendu des contrastes lumineux, avec une prédilection pour des lignes d’horizon assez basses et la présence quasi-systématique d’arbres repoussoirs sur les côtés. Dans le choix des figures, et l’ambiance générale de ses tableaux, son style est à la fois un peu moins « héroïque/antique/mythologique », un peu plus « troubadour », un peu plus « poétique » ou « pastoral » que ses confrères paysagistes néo-classiques, et le rapproche finalement assez du belge Simon Denis (1755-1813), et des peintres danois de l’époque (Eckersberg le considère d’ailleurs comme le meilleur dans son genre).
Sans qu’elle ait la finesse ou la fluidité de ses plus belles études à l’huile sur papier réalisées en plein air, notre œuvre n’en n’a pas moins été exécutée sur le motif par Chauvin. On y retrouve notamment sa facture caractéristique des feuillages (légères petites touches) aux extrémités des branches, et son goût pour les représentations de troncs d’arbres.