Charles-Marie BOUTON

Moine franciscain en prière devant une statue de la Vierge


Charles-Marie BOUTON (Paris, 1781 – Paris, 1853)
Moine franciscain en prière devant une statue de la Vierge
Huile sur toile
32 x 24,5 cm
Oeuvre en rapport : tableau (huile sur panneau) de même composition conservé à la Cooper Gallery de Barnsley (Angleterre), décrit comme de Granet


Considéré comme l’un des premiers artistes ayant entrepris la réhabilitation de l’art du moyen-âge et de l’art gothique, avec notamment ses vues du musée des Monuments Français créé par Alexandre Lenoir qui firent grande impression lors de leurs expositions en 1812, 1814 et 1817, Bouton fréquenta l’atelier de David et de Jean-Victor Bertin. Mais c’est en tant qu’élève de Pierre Prévost (l’inventeur des «panorama») qu’il acquière sa science de la perspective, aux côtés d’Etienne Bouhot, dont il est en quelque sorte l’équivalent pour les «vedute» d’intérieur.
Exposant au Salon de 1810 à 1853, ses œuvres sont entre autres acquises par l’impératrice Joséphine, la duchesse de Berry, Louis-Philippe ; leurs ambiances souvent sépulcrales rappellent celles de Granet, Berlot ou Daguerre. C’est d’ailleurs avec ce dernier que Bouton invente en 1822 le principe du Diorama, de grandes toiles peintes très fines qui, en fonction des éclairages, permettent d’obtenir des vues différentes. Cette sorte de grand spectacle illusionniste obtint un grand succès auprès du public parisien et s’exporta en Angleterre ; mais Bouton, nettement moins calculateur et « commercial » que Daguerre, ne retira que peu de gloire ou profit de ce procédé, dont il se fit assez rapidement déposséder par son associé.
Bouton réalisa quelques paysages, mais l’essentiel de son œuvre se compose de vues d’intérieur d’églises ou de chapelles.

De nombreuses œuvres de Bouton partagent le répertoire stylistique de Granet (arcades, moines, lumière zénithale) et il n’est pas très étonnant que notre composition ait été un peu facilement donnée au maître aixois, en ce qui concerne la version de la Cooper Gallery. Il existe encore une version actuellement proposée sur le marché de l’art, avec une attribution à Granet reprenant celle du musée anglais.
Aucun de ces tableaux ne portent de signature, et à ce jour nous n’avons pas trouvé d’estampe correspondante.
Toutefois la facture, que ce soit celle de la figure monacale ou de la pierre, ne correspond pas à celle de Granet, mais plutôt à celle de Bouton, plus épaisse et crémeuse, avec notamment ces délicats petits empâtements venant donner du relief aux éléments de décor comme le bénitier ou la suspension, et les teintes de brun très nuancées de la pierre.