Gustave BOULANGER

Vénus et l’Amour

Venus captive, musée de Dunkerque

Gustave BOULANGER (1824, Paris – 1888, Paris)
Vénus et l’Amour
Huile sur toile
27 x 18 cm
Signé et daté en bas à droite
1860


Elève à l’Ecole des Beaux-Arts de Pierre-Jules Jollivet puis de Delaroche, Gustave Boulanger remporte le Grand Prix de Rome de peinture en 1849.
Il débute sa carrière par des tableaux aux sujets antiques, puis se range dans le mouvement des « néo-grecs », qui proposent une vision sensuelle et aimable de cette thématique , bien éloignée des aspects moralisateurs, austères ou trop historiques du néo-classicisme par exemple.
Boulanger évolue ensuite vers des thèmes plus mythologiques, mais prétextes à représenter des figures féminines partiellement dénudées mais chastes ou autres Aphrodites entourées de petits Cupidons; cette esthétique séduisante, décorative, qui court parfois le risque de tomber dans la mièvrerie ou la mignardise ridicule, correspond au goût bourgeois du Second Empire.

Notre petit tableau appartient à ce dernier registre, et Boulanger y apparaît très proche de son collègue et ami Henri-Pierre Picou (rencontré aux Beaux-Arts avec Jean-Léon Gérôme), aussi bien dans le sujet que dans la facture particulièrement soignée. En cette toute fin des années 1850, Boulanger semble affectionner ce type de charmants tableautins; à côté d’une oeuvre (collection particulière) titrée L’appel de l’Amour (27,4 x 18,2 cm) datée de 1858, on connaît deux oeuvres conservées au musée des Beaux-Arts de Dunkerque, deux huiles sur bois, toutes deux deux datées 1860: Vénus captive (32 x 24 cm), et Vénus et Cupidon (32 x 24 cm).

Contrairement à Picou, qui continuera à oeuvrer dans ce style jusqu’à la fin du siècle, Boulanger se consacrera ensuite essentiellement à la peinture orientaliste (un goût de l’exotisme qui lui vient probablement de ses origines créoles et des quelques années passées en Afrique lors de son enfance) et aux commandes officielles, avec de grands décors pour l’Opéra ou des bâtiments publics. Riche, respecté, il est alors le garant et le propagateur de l’art académique officiel.