Etienne BOUHOT

Intérieur d’une chapelle


Etienne BOUHOT (1780, Bard-lès-Epoisses – 1861, Semur-en-Auxois)
Intérieur d’une chapelle
Lavis d’encre grise sur traits de plume avec traces de traits de crayon
28,5 x 34,5 cm
Signé au crayon en bas à droite


Originaire de Bourgogne, Etienne Bouhot, après une expérience de peintre décorateur pour des châteaux appartenant aux Bonaparte, se forme à Paris chez Prévost, l’inventeur des « panorama »; aux côtés de Charles-Marie Bouton, il y acquière la science de la perspective, la rigueur topographique, et la précision des architectures. Sa facture est léchée, méticuleuse, et donne à ses tableaux le rendu porcelainé des oeuvres hollandaises du XVIIème siècle et en particulier de l’Ecole de Leyde. Il expose avec grand succès au Salon à partir de 1808 (Vue de la place Vendôme), et se spécialise dans les vues urbaines parisiennes, lumineuses, vivantes et pittoresques, grâce à la présence de nombreux petits personnages. Après la chute de Napoléon, il est un des peintres préférés du duc d’Orléans et de la duchesse de Berry.
En dehors du Salon, il participe à de nombreuses expositions à Paris et en province, et forme quelques élèves, dont le plus connu sera Alexandre Decamps. La mort accidentelle en 1823 de son fils aîné Philibert (19 ans), puis celle de son autre fils en 1834, le marquent profondément, et il préfère alors se retirer dans le Semur de sa jeunesse. En 1834 il y est nommé directeur de l’Ecole de dessin; il y consacre la fin de sa carrière, entre la création du musée de Semur et l’envoi régulier de tableaux au Salon, essentiellement des vues de la région bourguignonne. Mais son heure de gloire est passée.
Il trouve la mort à 82 ans en exerçant son métier, à la suite d’une chute d’échafaudage.

Paul Marmottan, dans « L’école française de peinture 1789-1830 », loue hautement les mérites de Bouhot, et le classe stylistiquement dans le même groupe d’artistes que Demachy, Clérisseau, Hubert Robert ou Bouton. Il en fait « le Canaletto de l’école française du XIXème siècle » et juge que « ce maître, un des Raguenet de son époque, est intéressant pour l’histoire de Paris« .
Bouhot est également salué dans les Bulletins de la Société de l’histoire de Paris, en 1888 et 1900: il y est considéré « comme un des peintres qui nous ont conservé les meilleures vues de Paris« .

Notre dessin, quelque peu déstabilisant au premier abord, en raison d’une certaine sécheresse plutôt inhabituelle chez Bouhot, présente néanmoins des éléments stylistiques familiers, comme le type de perspective (qu’on retrouve par exemple dans la Vue intérieure du porche de Saint-Germain l’Auxerrois, daté de 1831 et conservé au musée des Beaux-Arts de Rouen), ou même la facture des piliers.
Si on y ajoute la signature, qui est bien celle de l’artiste, notre dessin peut être donné à Etienne Bouhot.