Jean-Jacques de BOISSIEU, suiveur de

Le passage d’un gué

Gravure de Jean-Jacques de Boissieu
Dessin du musée des Offices par de Boissieu

Jean-Jacques de BOISSIEU (1736, Lyon – 1810, Lyon), suiveur de
Le passage d’un gué
Lavis d’encre brune
22,5 x 30,5 cm
Papier filigrané Smith & Allnut, marqué 1816
Oeuvres en rapport:
– Gravure de Jean-Jacques de Boissieu, vers 1800, dont un exemplaire est conservé à la bibliothèque de Lyon
– Dessin de Jean-Jacques de Boissieu conservé au musée des Offices de Florence
Vers 1820


Ce dessin est une reprise de belle qualité d’une composition du paysagiste lyonnais Jean-Jacques de Boissieu, connue par une gravure, ainsi que par un dessin à l’encre de Chine conservé au musée des Offices (16 x 22 cm), ce dernier étant en sens inverse, avec un premier plan et une partie gauche assez différentes.

Entre la gravure et notre dessin, seuls quelques menus détails diffèrent : la forme des feuillages (au premier plan à droite, à gauche au-dessus du rocher, sur la falaise entre les bâtiments); les constructions sur la falaise (toits et clochers davantage pointus et effilés dans notre dessin, cheminées plus apparentes…).
Le traitement du feuillage des arbres, des herbes au premier plan, des rides de la surface de l’eau, la qualité des édifices sur la falaise (presque plus précis que dans la gravure) ainsi que des ruines sur l’éperon rocheux, les petites vaches sur la passerelle, la très belle luminosité et les effets de contraste, sont très proches et cohérents avec la manière de Boissieu.
Parties plus faibles du dessin: le cavalier, la vache de profil, et les « rapides » sous le pont, manquant un peu de précision et de raffinement, surtout si on les comparent avec ceux de la gravure. Par ailleurs le visage du cavalier rappelle aussi celui d’autres personnages de Boissieu, et le paysan à pied, vu de dos, est assez finement exécuté.

Toutefois, une attribution à JJ de Boissieu ne peut être retenue, car le dessin a été exécuté sur un papier filigrané de Smith&Allnutt (papetiers anglais installés sur la Loose river dans le Kent) portant la date 1816. Boissieu étant mort en 1810, le dessin ne peut donc en principe être de sa main (à moins, probabilité très faible, d’une anomalie très particulière sur la date du papier), sachant, de plus, qu’on ne trouve pas de date avant 1812 avec le filigrane Smith&Allnutt.
Il semble donc bien qu’il faille considérer ce dessin comme une reprise de qualité de la gravure de de Boissieu, elle même inspirée par le dessin des Offices.

Le lieu représenté ne paraît pas correspondre à un site réel, même si l’ensemble évoque quelque peu Tivoli…
Quant à l’auteur de ce dessin, il pourrait être un artiste de l’école lyonnaise ou bien le neveu de Boissieu, Claude-Victor de Boissieu (1784-1868), qui eu une activité de dessinateur, avec un style proche de son oncle; on pourrait également déceler une touche helvétique, avec notamment les toitures très effilées.