Alfred-Eloi AUTEROCHE (1831, Paris – 1906, Paris)
La herseuse (Vosges)
Crayon
57 x 83 cm
Signée en bas à gauche et daté en bas à droite
Dédicacé: « A Mr Henri Besnard, souvenir amical »
Légendé: « Ense vir mulier aratro »; A l’homme l’épée, à la femme la charrue ? 1870-1871
Exposition: Salon de Paris de 1872 sous le numéro 37

Elève de Léon Cogniet et de Jacques Brascassat (il participera en 1868 à la souscription pour l’élévation d’un buste à la mémoire de ce dernier), qui l’influencera dans sa carrière d’animalier et de paysagiste, Alfred Auteroche expose au Salon de 1859 à 1887. Il s’agit de sujets paysans ou de paysages, essentiellement des vues de la côte normande (Trouville, Houlgate,…), mais aussi d’Auvergne. Pendant la guerre de 1870, il est ambulancier, et il produit des carnets de croquis au grand intérêt historique et documentaire, acquis il y a quelques années par le département des Hauts-de-Seine.

Le Salon de 1872 (il est alors domicilié 70, rue Rochechouart à Paris) fut un succès pour Auteroche, à qui l’Etat acheta pour 1 200 Francs son tableau exposé sous le N°36, Animaux en pâturage et traite du lait (Normandie), 0,83 x 1,12 m, conservé au musée de Saint-Brieuc.
Sa seconde œuvre exposée à ce Salon était notre grand dessin, qui, par son sujet, sa technique et son réalisme poétique, rappelle évidemment les paysannes des dessins au crayon ou au fusain de Jean-François Millet. Il semble en revanche plus éloigné du réalisme quelque peu moralisant et idéalisé des scènes paysannes de son quasi-contemporain Jules Breton. Ce dessin servit peut-être de modèle à un tableau, car au Salon de 1875 Auteroche exposa une œuvre également titrée La herseuse, mais répertoriée dans la section « peinture », à moins qu’il ne s’agisse d’une erreur du livret et que l’œuvre présentée ai en fait été un dessin, en l’occurrence le nôtre (il arrivait effectivement qu’une même œuvre puisse être exposée deux ou trois fois au Salon).
La scène se situe probablement dans les Hautes-Vosges (le sud de la région), où les travaux de labours étaient quasi-exclusivement réalisés par des bœufs.