Antony REGNIER (1835, Marseille – 1909, Marseille)
Le premier pas dans l’eau
Crayon
21,5 x 15 cm
Signé et daté en bas à droite
1870
Oeuvre en rapport: tableau exposé au Salon de Paris de 1868, sous le N° 2102, titré Le premier pas dans l’eau
Antony Regnier effectua sa première formation artistique à Marseille, qu’il compléta ensuite à Paris en étudiant avec Charles Gleyre, avant de revenir s’installer dans sa ville natale.
Il commença par y décorer plusieurs cafés au début des années 1860, ainsi que le yacht d’Alexandre Dumas (l’Emma, qui fera naufrage en 1864 dans le golfe de Fos) avec des peintures mythologiques, avant de commencer une carrière plus officielle avec une première participation au Salon de Paris en 1863.
Considéré comme un peintre d’histoire, la critique soulignera « ses qualités sérieuses exemptes de tout romantisme échevelé et poussiéreux » , « la solidité de ses plans, de ses fonds, de ses personnages » .
Une autre partie de son oeuvre se veut davantage ethnographique ou pittoresque, avec par exemple des tableaux représentant les « types marseillais » ou bien des paysans pyrénéens ou napolitains.
Regnier se montrera assez actif dans la vie artistique de la cité phocéenne: il est ainsi membre du jury de l’Ecole des Beaux-Arts, rédige un ouvrage sur les « Oeuvres d’art contenues dans les églises de Marseille » en 1867, ou bien organise en février 1873 une exposition rétrospective des oeuvres du peintre Gustave Ricard à l’occasion du décès de celui-ci. Il appartient également au Club Alpin marseillais.
Notre beau dessin est une reprise de la composition du tableau exposé au Salon de 1868, que nous connaissons par un autre croquis (moins abouti semble-t-il) de Regnier réalisé pour l’album « Les Salons, dessins autographes » paru en mai 1868. A cette occasion, le commentaire critique du tableau était le suivant: « Que de tendresse et de sollicitude dans la pose de cette jeune mère! Que de gaieté et de naturel dans l’attitude du bel enfant tout nu qui tente ses premiers ébats dans l’eau! Ce motif heureux permet à M. Regnier de montrer sans efforts une science réelle, un goût épuré et une entente parfaite de l’art de composer » .
Regnier illustre ici son appétence pour les sujets champêtres et idylliques souvent traités dans une manière à la « néo-grecque », probablement redevable à son maître Gleyre, un des initiateurs du genre une vingtaine d’années auparavant.
Le musée de Béziers possède dans ses collections un dessin de grand format (environ 1,30 x 0,9 m) décrit comme ayant servi à la composition du tableau et donné par l’artiste.