Aline ALAUX

Canards et pintades


Aline ALAUX (1813, Bordeaux – 1856, Billère)
Canards et pintades
Aquarelle
24,5 x 35,5 cm
Signée en bas à droite
Expositions:
– Salon de Paris de 1837 sous le N°12
– Salon de Toulouse de 1840 sous le N°9


Aline est issue de familles du milieu artistique : son père Jean-Paul, lui-même fils de peintre, est un paysagiste et portraitiste, qui sera conservateur du musée et de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux ; sa mère Eugénie Gué, également artiste et fille d’artiste, est la soeur du peintre Julien-Michel Gué. Elle-même épousera le frère du peintre angevin Guillaume Bodinier.
Formé par son père et son oncle Jean Alaux, dit le Romain, elle participe à 20 ans pour la première fois au Salon de Paris, et y obtient une médaille d’or.
Si elle peint quelques paysages, notamment du sud-ouest, elle se spécialise dans les sujets animaliers et particulièrement les oiseaux de basse-cour ; la thématique de ses oeuvres, aussi bien que son style, rejoignent ainsi ceux du paysagiste et animalier anglais Newton Fielding (1799-1856). Sa touche raffinée et délicate lui permet de sublimer ces volatiles, qui semblent évoluer dans un monde idéal, que le cadre soit la nature ou celui d’une ferme; leurs attitudes élégantes, la façon très vraie et naturelle dont ils sont regroupés, confèrent beaucoup de charme aux oeuvres d’Aline Alaux, très appréciées par le public et la critique de l’époque.
La célèbre « salonière » Alida de Savignac explique ainsi dans un numéro du Journal des Demoiselles de 1841 qu’elle « recherche toujours avec empressement les ouvrages de Mademoiselle Alaux » .
Le Journal des beaux-arts et de la littérature du 30 avril 1837 écrit: « Mademoiselle Aline Alaux a, comme de coutume, fait des dessins délicieux: …, ses canards et pintades, … sont d’un dessin admirable, d’une couleur charmante. Mademoiselle Alaux laisse bien loin Newton Fielding, qui s’est fait cependant une réputation en ce genre » .
La fortune critique d’Aline Alaux se retrouve aussi dans L’écho des Néothermes – Journal artistique et littéraire rédigé par trois malades, qui écrit le 4 avril 1841: « … j’aime à reposer mes yeux fatigués sur ces poules, ces pintades, ces canards, ces faisans, tout ce petit peuple emplumé qui s’agite, s’ébat, s’anime, sous le pinceau gracieux et délicat de Mlle Aline Alaux, de Bordeaux. Le talent est héréditaire dans cette famille » .