Alexandre-Hyacinthe DUNOUY

Le bois des Coudreaux, près de Montfermeil


Alexandre-Hyacinthe DUNOUY (1757, Paris – 1841, Jouy en Josas)
Le bois des Coudreaux, près de Montfermeil
Plume et lavis d’encre brune
12 x 17 cm
Monogrammé « AD » et daté en bas vers la droite, signé « Dunoui » sur le montage en bas à droite, situé sur le montage en bas au centre
1818


Important artiste néo-classique de la fin du 18ème et du premier tiers du 19ème siècle, Dunouy s’inscrit, avec des peintres comme Jean-Victor Bertin ou Bidauld, dans la tradition du paysage historique initiée par Pierre-Henri de Valenciennes. Il effectue deux séjours en Italie: une première fois à la fin des années 1780, où il parcourt les régions romaine et napolitaine; une autre fois entre 1810 et 1815, période où il est le peintre officiel de Murat au Royaume de Naples. De retour à Paris, après un séjour de plusieurs semaines à Lyon, au moment de la Restauration, il continuera à recevoir des commandes de l’Etat sous Louis XVIII, et à exposer au Salon jusqu’en 1833. Paul Marmottan disait de lui:  « … il doit être placé au premier rang des paysagistes…comme imagination, poésie, coloris et dessin…Dunouy a figuré à toutes les expositions de son temps » .

Installé à deux pas du domaine de Chateaubriand, près de Sceaux au sud de Paris, dans une maison appelé « L’ermitage » (Dunouy l’avait acquise vers 1806; elle fut plus tard habitée par Sully-Prudhomme), Dunouy représenta les environs, avec notamment plusieurs vues du château du marquis de Chateaugiron dans le Val d’Aulnay; il se promenait aussi dans la vallée de Chevreuse, et finit d’ailleurs sa vie à Jouy-en-Josas.
Notre petit dessin nous indique qu’il s’aventura aussi, si l’on peut dire, sur d’autres terres franciliennes, notamment à l’est de Paris; le bois des Coudreaux (qui doit son nom aux nombreux coudriers – noisetiers, qu’il abritait) est effectivement situé aux confins de la forêt de Bondy, sur les communes actuelles de Chelles et de Montfermeil. D’une grande luminosité, le dessin possède une dimension romantique, avec ce minuscule personnage (qui, plus qu’un bûcheron, parait être un soldat de la Renaissance) marchant, tel un lutin, dans une forêt qui semble immense; la tombe participe également à cette atmosphère de contes de Grimm. C’est d’ailleurs dans ce lieu que Victor Hugo situera une partie de l’action des Misérables, lorsque Cosette se rend dans la forêt.
Tel un Boissieu maîtrisant les contrastes des ombres et lumières, Dunouy parvient à intégrer dans cette feuille pourtant modeste, et témoignage de son activité d’artiste de plein air, la poésie et l’atmosphère paisible que l’on trouve dans ses peintures.