Albert MAIGNAN

Rome : colonnes corinthiennes sur le Mont Palatin

Ancienne photographie du lieu

Albert MAIGNAN (1845, Beaumont sur Sarthe – 1908, Saint-Prix)
Rome : colonnes corinthiennes sur le Mont Palatin
Huile sur panneau
26 x 17 cm
Signée et dédicacée « à mon ami A. Pernolet » en bas à droite
Située en bas à gauche
Probablement 1883


Né dans la Sarthe, Albert Maignan suit « par obligation » des études de droit, mais l’art reste sa véritable vocation. Elève du paysagiste et mariniste Jules Noël en 1865, puis d’Evariste Luminais à partir de 1869, il effectue cette même année un voyage en Espagne mauresque (poussant probablement jusqu’en Egypte), qui lui donne le goût de créer quelques oeuvres d’esprit orientaliste. Représentant d’un certain mouvement académiste (peinture d’histoire et allégorique) de la fin du XIXème siècle, il expose chaque année au Salon entre 1867 et 1906, et réalise, à l’occasion de commandes officielles, des décors pour plusieurs édifices parisiens comme l’Opéra Comique, le Sénat, l’Hôtel de ville. Il est également célèbre pour la décoration en 1900 du restaurant Le Train Bleu à la gare de Lyon.
Son succès se traduit notamment par plusieurs médailles au Salon, une médaille d’or à l’exposition universelle de 1889, et la Légion d’honneur en 1883 (Chevalier) et en 1895 (Officier).
Féru d’archéologie, collectionneur émérite, il partageait son temps entre son atelier du 1, rue La Bruyère dans le quartier de la Nouvelle Athènes à Paris (9ème arrondissement) et sa maison de campagne à Saint-Prix dans le Val d’Oise, dans laquelle il recevait régulièrement ses élèves à partir de 1890.

C’est d’ailleurs à un de ses concitoyens et amis de Saint-Prix qu’est dédicacée notre peinture. Arthur Pernolet (1845, Poullaouen – 1915, Paris), ancien élève de l’Ecole des Mines, était un industriel et homme politique; il fut notamment député puis président du Conseil Général du Cher dans les années 1880. Propriétaire d’une demeure à Saint-Prix (La Maison Blanche, qui accueille aujourd’hui des enfants de l’Aide Sociale), où il vécut de 1885 à sa mort, Pernolet était aussi un grand amateur d’art, et il légua au Louvre la somme de 100 000 Francs « en reconnaissance du bien que m’ont fait les choses d’art« . Le Louvre utilisa cette somme pour faire l’acquisition du célèbre tableau de Le Nain Famille de paysans dans un intérieur.

Albert Maignan avait l’habitude d’offrir à ses amis des petits tableaux qu’il avait réalisés lors de ses voyages, et dans lesquels il s’avérait être un paysagiste plein de finesse et de sensibilité.
Notre lumineuse vue romaine à la touche crémeuse, au point de vue original, en légère contre-plongée et au cadrage resserré, fut vraisemblablement exécutée lors d’un séjour italien au printemps 1883. L’iconographie artistique de cet endroit du mont Palatin (au sud du Forum) est très rare; elle pourrait correspondre à une terrasse de l’ancien palais de Cesar Auguste. On distingue au fond à gauche le dôme de la basilique Saint-Pierre au Vatican.