
Félix-Adolphe CALS (Paris, 1810 – Honfleur, 1880)
Pêcheurs de crevettes à Honfleur
Huile sur toile
13,5 x 35 cm
Signée, située et datée en bas à gauche
30 août (18)73
Cals est considéré comme un des précurseurs de l’impressionnisme. De parents pauvres, il avait appris dès 12 ans les rudiments du dessin chez plusieurs graveurs. Puis, grâce à un ami, il put intégrer en 1828 l’atelier de Léon Cogniet aux Beaux-Arts de Paris, mais l’approche mi néo-classique mi romantique de son maître ne semblait pas convenir au jeune Cals, qui assista cependant Cogniet dans la réalisation de grands décors, notamment pour les plafonds du Louvre.
Au cours de ses dix premières années de participation au Salon, il n’expose quasiment que des portraits. Puis ce seront des natures mortes et des scènes de genre représentant des gens humbles dans des intérieurs rustiques. Au début des années 1860, la rencontre du comte Doria, qui devient son mécène, lui permet d’échapper aux difficultés financières. C’est l’époque où il expose au Salon des Refusés, avec Manet, Degas ou Pissarro ; c’est aussi l’époque où il découvre la Normandie et rencontre Jongkind à la ferme Saint-Siméon à Honfleur. Dès 1862, il représente ainsi Villerville, ainsi que le pays de Caux (Dieppe, Saint-Valery…).
A partir de 1870, Cals passe beaucoup de temps à Honfleur, et il s’y installe définitivement en 1873, avec sa fille à ses côtés. Cette période est considérée comme la meilleure de l’artiste, et il est même invité à participer aux premières expositions des impressionnistes en 1874, 1876 et 1877.
A côté des représentations des rues et différents quartiers de Honfleur (vieux bassin, côte de Grâce, quartier du Poudreux…), vides ou animés de pêcheurs ou artisans, il réalise plusieurs petites compositions panoramiques à la perspective atmosphérique, semblables à la nôtre.
Celle-ci est exécutée dans un synthétisme prononcé, où la mer et le ciel se confondent presque, permettant une fuite du regard vers le large, avec quelques coups de pinceau pour donner un minimum de repères topographiques (la côte havraise et le cap de la Hève) et de présence humaine (pêcheurs, embarcation à voile, bateau à vapeur).
Elle rappelle plusieurs pastels de Degas, réalisés en 1869 à Houlgate, une trentaine de kilomètres plus à l’ouest d’Honfleur.